Hépatite C – transmission et traitement
Conseil médical validé par:
Direction médicale de Livi France
L’hépatite C est une infection virale du foie. Le virus responsable de la maladie s’appelle tout simplement le virus de l’hépatite C (VHC).
Qu'est-ce que le virus de l'hépatite C ?
L’hépatite C est une maladie infectieuse du foie causée par le virus de l’hépatite C. Il donne initialement une hépatite aiguë, inflammation du foie, guérissant spontanément dans 15 à 30% des cas. Ce qui veut dire que 70 à 85% des hépatites C évoluent vers une forme chronique.
L’hépatite C chronique détruit lentement et silencieusement la structure du foie pouvant mener à l’apparition d’une cirrhose ou d’un cancer. Ce risque d’évolution péjorative est majorée par la consommation d’alcool, une co infection avec le VIH, le surpoids, l'âge et certains facteurs génétiques.
Les manifestations aléatoires de la maladie peuvent la conduire à passer inaperçue pendant de longues années, c’est pourquoi le dépistage est important.
L’Organisation Mondiale de la Santé a fixé pour objectif l’élimination de l’infection par le virus de l’hépatite C (VHC) pour 2030.
Quels sont les différents types d’hépatites C ?
L’hépatite C aiguë
L’hépatite C aiguë dure environ 2 semaines. Elle guérit spontanément dans 15 à 30% des cas. Le principale risque de l’hépatite aiguë est son évolution vers une forme rare mais très grave, appelée hépatite fulminante, pouvant nécessiter une greffe de foie en urgence.
L’hépatite C chronique
Passée la forme aiguë, lorsque le virus reste dans l’organisme, l’hépatite est dite chronique. Les hépatites chroniques évoluent le plus souvent à "bas bruit" pendant plusieurs années avant que ne surviennent les complications liées à la destruction progressive du foie: cirrhose ou cancer. Cette évolution est plus ou moins lente et plus ou moins symptomatique. Certains facteurs aggravent l’évolution vers la cirrhose du foie: la consommation d’alcool, une co infection avec le VIH ou l'hépatite B et le surpoids.
L’hépatite C chronique peut aussi être associée à un cancer du sang appelé lymphome B.
Qui sont les personnes à risque ?
Les facteurs de risque d’hépatite C sont :
être usagers de drogues par voie intraveineuse ou intranasale ;
avoir reçu une transfusion sanguine ou une greffe d’organe de tissus ou de cellules avant 1992 ;
être un homme homosexuel ;
être hémodialysé ;
être porteur du VIH.
Initialement réservée aux populations à risque d’infection, depuis 2017, la recherche systématique d’une hépatite C est recommandée chez tous les adultes n’ayant jamais été dépistés. Cette décision a fait suite au constat qu’il n’était pas retrouvé de facteur de risque chez 30% des patients diagnostiqués.
Transmission de l'hépatite C
Il est aujourd’hui principalement transmis par le sang lors d'injections intraveineuse de drogue. Jusqu’en 1992, l’autre grande cause de la maladie était la transfusion sanguine. D’autres modes de transmission pourraient expliquer les 20% de cas d’hépatite C sans raisons évidentes :
les contacts familiaux avec partage de rasoir, brosse à dents, ciseaux à ongles ;
la voie sexuelle ;
la transmission mère/enfant.
Quels sont les symptômes de l'hépatite C ?
L’hépatite C aiguë peut être asymptomatique ou très peu symptomatique ce qui la conduit à passer inaperçue dans 90% des cas.
Lorsqu’elle se manifeste, il est possible de remarquer certains symptômes comme :
une fatigue ;
une coloration jaune orangée de la peau et des yeux, appelée communément jaunisse ;
une perte d’appétit ;
une douleur au niveau du foie, en haut à droite du ventre ;
de la fièvre ;
des courbatures.
Conséquences de l'hépatite C
L’hépatite C est une maladie du foie secondaire à une infection par le virus de l’hépatite C. Ce virus a une attirance particulière pour l’organe le plus volumineux du corps humain : le foie.
Le foie est un organe vital. Il assure de nombreuses fonctions dont les principales sont:
Le stockage et la répartition des nutriments issus de la digestion,
La détoxification de l’organisme avec la dégradation de substances toxiques autoproduites par le corps humain ou externe comme par exemple l’alcool,
La fabrication de la plupart des protéines du sang,
La production de bile, liquide indispensable à la digestion des graisses.
Sa présence entraîne plus ou moins une réaction de destruction des cellules du foie conduisant celui-ci à ne plus pouvoir assurer ses fonctions.
Quel traitement contre l'hépatite C ?
Le traitement de l'hépatite C a considérablement évolué au fil des années. Auparavant, les traitements étaient lourds et moins efficaces, mais aujourd'hui, les avancées médicales offrent des options de traitement plus efficaces et mieux tolérées. Aujourd’hui, les traitements sont plus simples, plus accessibles, plus efficaces, et mieux tolérés. Ils sont pris en charge à 100% par l’Assurance Maladie. Voici quelques-unes des principales options de traitement actuelles contre l'hépatite C :
Antiviraux à action directe (AAD)
Ces médicaments sont au cœur du traitement de l'hépatite C. Ils ciblent directement le virus et bloquent sa multiplication ou sa contamination. Exemples de médicaments : sofosbuvir, ledipasvir, velpatasvir, glecaprevir, pibrentasvir, etc. Ils sont souvent combinés en une seule pilule pour simplifier la posologie.
Durée du traitement
La durée du traitement varie en fonction du génotype du virus et de l’atteinte du foie au moment du début du traitement.
En général, les traitements durent entre 8 et 24 semaines.
Pendant le traitement, il est essentiel de faire régulièrement des analyses de sang pour évaluer la réponse au traitement et détecter tout effet indésirable.
Chaque patient est unique, et le choix du traitement dépend de divers facteurs, tels que le génotype du virus, l'état de santé général, les traitements antérieurs, etc.
Comment savoir si le traitement a fonctionné ?
Son efficacité est évaluée à l’aide d’une prise de sang réalisée 12 semaines après la fin du traitement anti-VHC. Si plus aucun virus n’est retrouvé dans le sang, la personne peut être considérée comme guérie. Elle gardera la présence d’anticorps du VHC, témoins d’une infection passée. Il est cependant impossible de s’immuniser contre ce virus, et il faudra alors toujours respecter les conseils de protection pour éviter une réinfection.
Causes d'échec du traitement
Les causes d’échec des traitements contre le VHC sont essentiellement :
Une mauvaise observance (le patient ne prend pas son traitement comme indiqué).
Des interactions médicamenteuses qui diminuent l’efficacité du traitement anti-VHC.
Un arrêt prématuré du traitement.
L’existence de virus résistant au traitement.
Une réinfection par le VHC au cours du traitement.
Une réinfection par le virus de l’hépatite C est possible après guérison, c’est pourquoi les personnes ayant des comportements à risque persistants (usagers de drogues intranasale et/ou intraveineuse avec matériel non stérile ou partagé, tatouage non stérile, soins dentaire ou chirurgical hors de France, pratiques sexuelles à risque traumatique) doivent continuer à bénéficier d’un dépistage régulier de l’hépatite C.
Lorsqu’un traitement simplifié ne peut être entrepris, entre autres pour les raisons citées plus haut, la prise en charge doit être adaptée individuellement par le médecin spécialiste. Le traitement pourra alors faire appel à d’autres classes d'antiviraux.
Lorsque les lésions du foie sont trop avancées et mettent en danger la vie du patient le seul traitement reste la greffe de foie. Elle sera accompagnée d’un traitement antiviral avant ou après selon les cas. En France, 30 % des greffes de foie sont pratiquées chez des personnes atteintes d’hépatite C chronique.
Existe-t-il un vaccin ?
Il n’existe pas de vaccin contre l’hépatite C mais le traitement antiviral est très efficace et permet la guérison de la maladie.
Moyens de prévention contre le virus
Les moyens de prévention reposent sur la limitation de la transmission par :
L’utilisation de préservatifs lors des rapports sexuels.
L’emploi de matériel d’injection à usage unique pour les usagers de drogue intra veineuses.
L’utilisation de matériel à usage unique ou stérile lors de la réalisation de tatouage et piercing.
L’absence de partage des objets de toilette pouvant être en contact avec du sang : rasoir, ciseaux à ongles, coupe-ongles, brosse à dents.
Le dépistage des dons de sang.
Le saviez vous: les préservatifs sont désormais remboursés sur prescription médicale.
Quand devez-vous consulter ?
Nous vous conseillons de consulter en prévention ou pour un dépistage de l’hépatite C si vous n’avez jamais été dépisté jusqu’à présent quels que soient vos facteurs de risque. Nous vous le recommandons d’autant plus vivement que vous appartenez à l’un des groupes suivants:
Les personnes ayant eu avant 1992 :
Une transfusion.
Une intervention chirurgicale lourde (cardiaque, vasculaire, cérébrale, digestive, pulmonaire, gynéco-obstétricale, rachidienne, prothèse de hanche ou de genou, etc.).
Un séjour en réanimation.
Un accouchement difficile.
Une hémorragie digestive.
Des soins à la naissance en néonatalogie ou en pédiatrie (grand prématuré, exsanguino-transfusion).
Une greffe de tissu, de cellules ou d'organe.
Les personnes hémodialysées.
Il est également conseillé de consulter dans les cas suivants :
Personnes ayant utilisé une drogue par voie intraveineuse ou par le nez (partage du matériel de préparation et d’injection, partage de paille).
Enfants nés de mère séropositive pour le VHC.
Partenaires sexuels des personnes atteintes d’hépatite chronique C.
Hommes ayant eu des rapports sexuels avec des hommes (HSH).
Membres de l’entourage familial des personnes atteintes d’hépatite chronique C (partage d’objets pouvant être souillés par du sang tels qu’un rasoir ou une brosse à dents).
Personnes incarcérées ou l’ayant été (partage d’objets coupants, pratiques addictives).
Personnes ayant eu un tatouage ou un piercing, de la mésothérapie ou de l’acupuncture, réalisés en l’absence de matériel à usage unique ou personnel.
Personnes originaires ou ayant séjourné plusieurs années ou ayant reçu des soins (médicaux ou dentaires) dans des pays à forte prévalence du VHC.
Patients ayant un taux d’alanine-aminotransférase (ALAT) supérieur à la normale, sans cause connue.
Patients séropositifs pour le VIH ou porteurs du VHB.
Professionnels de santé en cas d’accident d’exposition au sang.
Nous vous conseillons de consulter un médecin rapidement en cas d’apparition de signe d’hépatite:
fièvre, courbature, asthénie,
jaunisse (coloration jaune de la peau et du blanc des yeux),
urines très foncées associée à des selles décolorées,
douleur en haut à droite du ventre.
Nous vous conseillons de consulter en urgences en cas de:
jaunisse importante et prolongée,
apparition de saignements anormaux,
trouble du sommeil,
apparition d’une confusion, de somnolence.
Que peut faire Livi pour vous ?
Nos médecins Livi peuvent intervenir pour le dépistage de l’hépatite C, en vous prescrivant une prise de sang à l'aide d'une ordonnance en ligne. Si des signes cliniques d’hépatite sont présents, ils vous ré-orienteront vers une consultation physique pour une prise en charge spécialisée.
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