6 conseils pour vous aider à diminuer votre cholestérol
Des médecins généralistes sur Livi vous font part de leur recommandation pour réduire votre cholestérol à travers quelques mesures diététiques simples.
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Dr. Céline Guyomar
Les anomalies du bilan des graisses circulant dans le sang, appelées dyslipidémies en langage médical, sont fréquentes chez la population générale. En favorisant la survenue de maladies cardio-vasculaires, première cause de mortalité dans le monde, elles constituent un enjeu de santé publique.
Les dyslipidémies peuvent concerner trois grandes classes de graisses : le HDL-cholestérol, appelé aussi "bon cholestérol", le LDL-cholestérol, ou "mauvais cholestérol", et les triglycérides.
Il en découle plusieurs types d’anomalies : un bon cholestérol trop faible, un mauvais cholestérol et/ou des triglycérides trop élevés.
l'âge : plus de 50 ans pour un homme et plus de 60 ans pour une femme.
les antécédents familiaux de maladie des artères du cœur précoce : infarctus du myocarde ou mort subite avant 55 ans chez le père ou chez un frère ; infarctus du myocarde ou mort subite avant 65 ans chez la mère ou chez une sœur.
le tabagisme actuel ou arrêté depuis moins de 3 ans.
l’hypertension artérielle permanente traitée ou non.
le diabète de type 2 traité ou non.
une anomalie du bilan lipidique : augmentation du mauvais cholestérol et ou des triglycérides, bon cholestérol faible.
la sédentarité et le surpoids.
l’alcool.
Certaines causes, comme l'âge, ne sont pas modifiables, d’autres en revanche, comme le tabagisme ou le diabète, peuvent bénéficier d'un changement du mode de vie ou encore d’un traitement médicamenteux.
À noter qu’il existe un facteur protecteur cardio-vasculaire direct : un bon cholestérol élevé permet d’annuler un facteur de risque.
Les anomalies du bilan lipidique sont sournoises car asymptomatiques au début, elles feront tôt ou tard parler d’elles au travers de leurs complications.
Les premières d’entre elles, particulièrement liées à un taux de mauvais cholestérol élevé, se manifestent par les maladies cardio-vasculaires résultant de l’occlusion des artères : ce sont les vaisseaux sanguins qui apportent les éléments essentiels au fonctionnement de nos organes.
Cette obstruction artérielle est secondaire à l’accumulation directe des graisses sanguines en excès au niveau de la paroi des artères, formant des plaques d’athérome. Le phénomène athéromateux est favorisé et aggravé par le tabac et l’hypertension artérielle. L’occlusion peut également faire suite au détachement de morceaux de ces plaques d'athérome qui vont aller boucher un vaisseau plus petit.
Parmi les principales artères touchées, on compte celles alimentant le muscle cardiaque, appelées les artères coronaires. Un infarctus du myocarde ou une insuffisance cardiaque peuvent alors survenir. Les artères alimentant le cerveau sont également concernées, entraînant les accidents cérébraux vasculaires ischémiques.
Enfin, l’atteinte des artères alimentant les bras et jambes conduit à l’apparition d’une artériopathie périphérique avec un retentissement sur le fonctionnement des membres ou sur leur état cutané avec la formation d’ulcères (plaies profondes ayant du mal à cicatriser).
Une autre complication des anomalies du bilan lipidique, spécifiquement liée à une augmentation des triglycérides cette fois, est la pancréatite. C’est une atteinte inflammatoire avec dysfonctionnement du pancréas (organe essentiel à une bonne digestion et à la régulation du taux de sucre dans le sang).
Les anomalies du bilan lipidique sont scindées en deux catégories : les dyslipidémies primaires et secondaires.
Les dyslipidémies primaires peuvent provenir d’un excès d’apport dans l’alimentation et/ou d’un dysfonctionnement du système de régulation apport/fabrication interne dû en partie à des anomalies génétiques. En effet, les lipides de l’organisme ont une double origine : l’alimentation et leur fabrication directe par l’organisme (principalement au niveau du foie).
Les causes de dyslipidémies secondaires sont nombreuses. On compte, parmi celles-ci, des médicaments :
corticoïdes,
pilule contraceptive oestroprogestative,
certains médicaments contre l’hypertension,
des médicaments immunosuppresseurs.
Certaines dyslipidémies secondaires favorisent spécifiquement une augmentation du cholestérol : baisse de fonctionnement de la thyroïde, anomalie du fonctionnement de la vésicule biliaire.
D’autres génèrent plutôt une augmentation des triglycérides : alcoolisme, diabète de type 2, obésité abdominale, maladies rénales.
Le traitement des anomalies du bilan lipidique comporte deux volets, l’un non médicamenteux et l’autre médicamenteux. Il dépend de votre profil cardio-vasculaire déterminé par la présence d’autres facteurs de risques ou d'antécédents personnels de maladies cardio-vasculaires.
En cas de risque cardio-vasculaire faible, on commencera toujours par un traitement non médicamenteux comprenant l’application de règles d’hygiène de vie et diététiques prenant en compte les autres facteurs de risque cardio-vasculaires si nécessaire. Il est ainsi recommandé de :
pratiquer une activité physique régulière, environ 30 min par jour, 5 jours par semaine ;
limiter sa consommation d’alcool : ne pas boire d’alcool tous les jours, ne pas dépasser deux verres standards d’alcool par jour les jours de consommation, boire moins de 10 verres standards par semaine ;
équilibrer son alimentation en mangeant des fruits et légumes et en limitant la consommation de sel (moins de 5 grammes de sel par jour soit l'équivalent d’une cuillère à café) ;
prendre en charge un surpoids par des mesures diététiques et une activité physique ;
entreprendre un sevrage tabagique, en vous faisant aider si besoin.
Si l’objectif n’est pas atteint malgré les mesures non médicamenteuses ou si le risque de développer une maladie cardio-vasculaire est d’emblée élevé, un traitement médicamenteux sera ajouté. Il existe plusieurs classes médicamenteuses. En première intention, un médicament comme la statine sera préféré. En cas d'échec, le traitement par statine pourra être associé ou remplacé par l’ézétimibe.
En cas de d'hypertriglycéridémie isolée, un traitement par fibrate pourra être proposé.
D’autres classes médicamenteuses sont récemment rentrées dans l’arsenal thérapeutique comme les inhibiteurs de PCSK9, enrichissant ainsi les possibilités de traitement. À noter que suite à une maladie cardio-vasculaire, un traitement par statine sera systématiquement prescrit en prévention dite secondaire.
À savoir : les statines peuvent entraîner des effets indésirables au niveau du foie et des muscles. Une surveillance du bilan sanguin dans les 3 mois suivant l’instauration du traitement puis annuelle sera de mise pour vérifier l’absence de perturbation au niveau du foie. Concernant le retentissement musculaire, ce sera l’apparition de douleur ou d’autres symptômes musculaires qui alerteront de leur survenue.
Un dépistage des anomalies du bilan lipidique est recommandé :
si vous êtes un homme âgé de plus de 40 ans ou une femme âgée de plus de 50 ans, dans le cadre d'une évaluation globale du risque cardiovasculaire ;
lors de la prescription d'une contraception orale ;
en cas de facteurs de risque cardiovasculaires associés, d’insuffisance rénale chronique, d’antécédents familiaux de dyslipidémie, de maladie auto-immune ou inflammatoire chronique ;
suite à la survenue d’une maladie cardio-vasculaire.
L’exploration du bilan lipidique comprend un dosage du cholestérol total, des triglycérides, du HDL-cholestérol et du LDL-cholestérol.
Si le bilan lipidique réalisé est normal, il est recommandé de le refaire tous les 5 ans en l'absence de survenue d'événements susceptibles de le modifier entre temps (prise de nouveau médicament, apparition d’un facteur de risque cardio-vasculaire).
Les médecins sur Livi peuvent vous aider à dépister une anomalie du bilan lipidique en vous prescrivant une prise de sang. Un examen physique sera nécessaire par la suite afin d'évaluer votre état de santé et dépister d’autres facteurs de risques cardio-vasculaires associés si besoin.