En France, les cancers de la peau, y compris le cancer basocellulaire, sont fréquents et augmentent plus que toutes les autres formes de cancer. La principale cause est une forte exposition aux rayons ultraviolets du soleil. Les lésions répétées causées par le soleil peuvent entraîner la division ou la croissance incontrôlable des cellules cutanées dans l’une des couches de la peau. Si vous avez une peau claire et avez des coups de soleil à répétition, ou si vous vous êtes exposé(e) à de puissants rayons solaires sur une longue période, le risque de cancer de la peau augmente.
Dans de rares cas, une division cellulaire incontrôlée peut induire un cancer de la peau sans la moindre influence du soleil.
Le mélanome malin est la forme la plus connue de cancer de la peau. La maladie touche environ 15500 personnes en France chaque année.
Le diagnostic est plus fréquemment posé après l’âge de 40 ans, souvent bien plus tard. Le cancer de la peau est rare chez les enfants et les adolescents.
L’OMS déconseille les bains de soleil
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) classe tous les types de rayonnement UV comme cancérogènes dans la catégorie de risque la plus élevée. Elle se réfère à l’avis d’experts selon lequel quatre cancers de la peau sur cinq pourraient être évités, car il est très facile de se protéger du rayonnement UV. L’OMS déconseille les bains de soleil. En cas de carence en vitamine D, il est plutôt recommandé de prendre des compléments alimentaires.
Quels sont les symptômes d’un cancer de la peau ?
Le cancer de la peau peut se manifester de diverses façons. Une ancienne tache de naissance, un grain de beauté ou encore une tache pigmentaire qui se développe ou change d’aspect peuvent être des signes avant-coureurs de cancer. Mais il a généralement tendance à se présenter comme un changement cutané tout à fait nouveau sous la forme d’une tache, d’une papule ou d‘un nodule. Une peau rugueuse, squameuse et ressemblant à de l’eczéma qui ne guérit pas, ou qui guérit puis réapparaît, peut également être un signe de cancer de la peau.
On peut trouver des modifications de la peau partout sur le corps, mais elles surviennent le plus souvent sur les zones les plus exposées au soleil.
Changements cutanés fréquents en cas de cancer de la peau :
peau rêche, rugueuse, rouge, squameuse ou douloureuse, qui ne guérit pas ;
papule ou nodule de couleur chair ou rouge pâle qui peut également se décoller, démanger et être douloureux ;
nouvelle tache pigmentaire, nouveau grain de beauté ou nouvelle tache de naissance à bord irrégulier ou d’une couleur changeante (parfois tirant sur le blanc, le rouge ou le bleu, par exemple) ;
ancienne tache pigmentaire, ancien grain de beauté ou ancienne tache de naissance qui change de couleur ou de forme, se développe ou saigne.
S’agit-il forcément d’un cancer de la peau ?
Les réactions cutanées peuvent avoir diverses causes, notamment une éruption virale temporaire ou des lésions causées par le soleil. Les lésions dues au soleil peuvent également entraîner des changements cutanés permanents, mais bénins comme des taches solaires ou une hyperpigmentation.
Une peau sèche, l’eczéma et le psoriasis peuvent provoquer des réactions cutanées similaires à un cancer de la peau. Cela vaut également pour la teigne, la rosacée, les verrues, la mycose des pieds ou la mycose des ongles. Des excroissance de peau, en particulier chez les personnes âgées, peuvent parfois induire des changements cutanés sans danger.
Dans de plus rares cas, des réactions cutanées peuvent être l’un des symptômes de maladies sous-jacentes sévères. Les cancers tels que le lymphome et la leucémie lymphocytaire peuvent notamment causer divers symptômes sous la forme de changements et de tumeurs cutanés.
Causes du cancer de la peau
Le cancer de la peau résulte d’une division anormale et incontrôlée des cellules cutanées qui deviennent cancéreuses. Par exemple, il peut être dû à des lésions causées par le soleil que les cellules ne sont pas en mesure de réparer.
Si vous avez des coups de soleil à répétition, le risque de changements cutanés sévères induisant un cancer de la peau augmente. C’est bien souvent l’exposition totale au soleil tout au long de la vie qui en est la cause. Les personnes à peau claire ou avec de grandes taches de naissance sont plus vulnérables au cancer que les autres, et le risque de développer un cancer de la peau augmente avec l’âge.
Les rayons ultraviolets du soleil sont la cause la plus fréquente des changements cellulaires et du cancer de la peau. Il y a toutefois des exceptions. Certains cancers de la peau peuvent survenir dans une peau qui n’est pas exposée au soleil.
Facteurs qui augmentent le risque de cancer de la peau :
surexposition au rayonnement UV, s’applique également au rayonnement artificiel ;
lésions dues au soleil et coups de soleil antérieurs ;
couche d’ozone plus fine ;
teint clair ;
taches de naissance nombreuses ou importantes ;
grand âge ;
hérédité ;
plaies chroniques ;
divers troubles médicaux, y compris d’autres types de cancer et certains traitements, notamment la radiothérapie et les médicaments, qui affaiblissent le système immunitaire.
Carcinome basocellulaire ou basaliome
Le basaliome appartient au groupe des non-mélanomes et est de loin la forme la plus courante de cancer de la peau. Dans la plupart des cas, il se présente sous la forme d’un changement cutané superficiel qui croît lentement et s’étend très rarement à d’autres parties du corps. Le changement cutané ressemble généralement à un bouton de couleur chair, une papule ou un nodule brillant. Il peut également prendre la forme d’une plaie semblable à un eczéma qui ne guérit pas, ou qui guérit puis réapparaît.
Les symptômes sont souvent causés par une exposition prolongée au soleil, mais les facteurs génétiques, notamment, sont également importants. Dans la plupart des cas, le basaliome affecte les personnes à peau claire et la réaction cutanée survient généralement sur les zones exposées au soleil: le visage, le cou, la poitrine, le ventre ou le dos.
carcinome basocellulaire superficiel : ressemble à une tache, comme un eczéma squameux.
carcinome basocellulaire nodulaire : ressemble dans un premier temps à un bouton ou à un nodule brillant, pour se transformer en un nodule ressemblant à une verrue, parfois avec un bord en relief, qui présente des plaies ou de petits vaisseaux sanguins en son centre.
carcinome basocellulaire agressif : se présente sous diverses formes et est appelé carcinome basocellulaire infiltrant ou morphéiforme, entre autres. Il se développe plus profondément dans la peau et peut ressembler à une cicatrice ou à un changement cutané plat, blanc ou rose orange, parfois assorti d’une plaie.
Carcinome épidermoïde
Le carcinome épidermoïde est la deuxième forme la plus courante de cancer de la peau et appartient également au groupe des non-mélanomes. Il se développe souvent plus profondément que le basaliome et peut parfois se propager, notamment aux ganglions lymphatiques proches.
La lésion cutanée initiale peut se présenter comme un eczéma qui ne guérit pas ou comme un nodule ressemblant à une verrue, de couleur chair ou rouge pâle. Les tâches et les nodules peuvent être douloureux, squameux et assortis d’une plaie.
Les symptômes sont souvent causés par une exposition prolongée au soleil et sont plus fréquents sur les peaux claires. Le changement cutané survient généralement sur le visage, sur le crâne, dans le cou, sur la nuque ou encore sur les mains.
Dans plus de la moitié des cas, le carcinome épidermoïde apparaît après ce que l’on appelle une kératose actinique qui sont des lésions cutanées liées à l’exposition solaire et qui peuvent être des précurseurs d’un cancer. En revanche, la maladie de Bowen, également appelée carcinome épidermoïde in situ, peut se transformer en carcinome épidermoïde sans lien évident avec une longue exposition au soleil.
kératose actinique : lésion cutanée superficielle due au soleil sur une peau exposée, qui peut parfois être un précurseur très précoce de carcinome épidermoïde et qui se présente souvent comme un eczéma qui ne guérit pas
carcinome épidermoïde in situ ou maladie de Bowen : carcinome épidermoïde superficiel qui n’est pas tout à fait développé et ressemble aussi généralement à un eczéma qui ne guérit pas, mais qui n’a aucun lien direct avec une exposition au soleil.
carcinome épidermoïde invasif : carcinome épidermoïde développé qui évolue plus profondément dans la peau et ressemble à une verrue ou un nodule, souvent secondaire à un changement cutané semblable à un eczéma, mais pouvant également survenir dans les cicatrices ou les plaies qui guérissent difficilement.
Mélanome malin
Le mélanome malin est la forme la plus rare et souvent la plus grave de cancer de la peau qui, dans certains cas, peut se propager rapidement dans l’organisme. Par conséquent, il est important de traiter le mélanome malin à un stade précoce, avant la formation de métastases.
Le mélanome peut apparaître au niveau de taches pigmentaires, de taches de naissance ou de grains de beauté préexistants, mais il apparaît le plus souvent sur une peau saine. Il est souvent brun ou noir, mais peut également avoir des nuances de blanc, de rouge ou de bleu. Dans le cas de sa naissance au niveau d’un ancien grain de beauté ou d’une ancienne tache pigmentaire, ces éléments changent alors d’aspect, se développent ou saignent. Ils peuvent également prendre une forme irrégulière et perdre leurs bords lisses.
Le changement cutané survient souvent sur la peau exposée au soleil, notamment sur la poitrine, le ventre, le dos, les bras ou les jambes.
Dans la plupart des cas, le mélanome malin est dû au rayonnement UV et peut être le résultat de coups de soleil à répétition. Cependant, le mélanome peut parfois survenir même dans une peau qui n’est pas exposée au soleil, notamment sur la plante des pieds, la paume des mains, dans la bouche, les yeux ou la zone génitale. Cela est dû au fait que le mélanome naît dans les cellules pigmentaires de la peau, les mélanocytes, que l’on trouve dans l’ensemble de la peau, mais aussi dans les muqueuses.
mélanome malin in situ : précurseur du mélanome malin invasif, il se limite à l’épiderme, couche la plus superficielle de la peau. Chaque année, quelque 3 000 cas de mélanome malin in situ sont diagnostiqués, outre les 4 000 cas de mélanome malin développés. C’est la forme la plus courante de mélanome malin, qui ressemble souvent à une tache brune ou noire et plate, avec un léger relief, qui peut parfois se développer pendant des mois ou des années avant de commencer à pénétrer plus profondément dans le derme.
mélanome nodulaire : deuxième forme la plus courante de mélanome malin, elle se présente souvent sous la forme d’une bosse bleue ou noire qui se développe plus profondément dans la peau en peu de temps et peut rapidement générer des métastases.
mélanome à lentigo malin : forme plus inhabituelle, il se développe à partir d’une lésion précancéreuse appelée lentigo malin. Le lentigo malin se présente comme une tache brun clair à bords irréguliers qui évolue et devient un mélanome après quelques années, prenant l’aspect d’une bosse plus foncée avec différentes nuances de couleur.
mélanome acro-lentigineux : forme plus rare de mélanome malin qui n’est pas due au rayonnement UV et qui peut siéger sous un ongle, sur la plante des pieds, sur les orteils, les doigts ou la paume des mains. Il peut être confondu avec une mycose des pieds ou des ongles, par exemple.
Les lésions cutanées temporaires ou les changements cutanés causés par le soleil n'indiquent le plus souvent pas un cancer de la peau et ne requièrent en principe aucun traitement médicamenteux. Tout changement cutané persistant doit être examiné par un médecin. Dans de nombreux cas, il suffit de regarder et de toucher la peau pour établir le bon diagnostic, mais parfois, une biopsie cutanée s’impose pour déterminer s’il s’agit de changements cutanés malins. Généralement, en cas de soupçon de cancer de la peau, les ganglions lymphatiques sont également contrôlés. Parfois, des examens complémentaires doivent être pratiqués pour vérifier si le cancer s’est propagé dans l’organisme.
Quel traitement en cas de mélanome ?
Un cancer de la peau au stade précoce peut parfois être traité à l’aide d’une crème sur ordonnance. Le traitement par cryothérapie ou cryochirurgie et le traitement au laser sont d’autres options courantes. Le plus souvent est pratiquée l’ablation chirurgicale de la lésion suspecte de cancer. Le fragment de peau retiré est envoyé à un laboratoire pour analyse. Si le diagnostic de cancer est confirmé, il se peut qu’un traitement supplémentaire soit nécessaire, souvent d’ordre chirurgical. Il est courant d’enlever un peu plus de tissu autour de la lésion, par sécurité.
La plupart des personnes traitées à un stade précoce peuvent guérir de leur cancer de la peau. Il est toutefois important de procéder à une intervention chirurgicale à temps afin d’éviter tout risque de propagation du cancer. Cela vaut tout particulièrement en cas de carcinome épidermoïde et de mélanome malin.
Un carcinome épidermoïde ou un mélanome malin ayant généré des métastases dans d’autres parties du corps requiert plusieurs interventions chirurgicales et souvent un traitement supplémentaire sous la forme d’une immunothérapie ou d’une chimiothérapie, par exemple.
Si le cancer s’est propagé, il est judicieux que le traitement s’accompagne de discussions de soutien pour vous ou vos proches, car un diagnostic de cancer suscite de nombreuses questions et de l’anxiété. Il conviendra également de parler des éventuels effets secondaires du traitement médical. Vous pouvez également trouver du soutien auprès de différentes associations de patients et d'autres organisations.
Ce que vous pouvez faire vous-même
Puisque le cancer de la peau est souvent dû à des lésions causées par le soleil, il est possible de réduire le risque de cancer de la peau en protégeant la peau de diverses façons, notamment à l’aide d’un produit à indice de protection solaire ou de vêtements.
Examinez régulièrement votre peau sur l’ensemble du corps, sans négliger le cuir chevelu, la plante des pieds et d’autres zones non exposées au soleil, afin de détecter toute lésion cutanée ou tout changement de pigmentation à temps. Portez une attention particulière aux changements cutanés comme par exemple des taches ressemblant à un eczéma qui ne guérit pas, des nodules dans la peau ou une tache de naissance qui s’étend ou saigne, de forme ou de couleur inégale. Une tache de naissance en relief ou une tache pigmentaire dure au toucher peut également nécessiter un examen plus approfondi.
Protégez-vous du soleil :
Limitez la durée d’exposition au soleil : évitez de rester trop longtemps sous un soleil puissant, surtout si vous avez la peau claire, de grandes taches de naissance ou si un membre de la famille a développé un mélanome malin.
Adaptez la durée d’exposition au soleil en fonction de l’endroit : le reflet sur la neige ou sur l’eau et les plages ensoleillées favorisent les coups de soleil et le rayonnement est plus puissant à proximité de l’équateur.
Protégez votre peau et votre tête : appliquez une protection solaire à indice élevé pour vous protéger des rayons UVA et UVB, portez des lunettes de soleil, une casquette ou un chapeau à larges bords et des vêtements si le soleil est particulièrement puissant.
Abritez-vous à l’ombre : au milieu de la journée, quand les rayons du soleil sont les plus forts (entre 12 et 16h), il peut être judicieux de ne pas du tout s’exposer pour réduire le risque de coups de soleil nocifs.
Repérez les changements cutanés avec la méthode ABCDE :
Asymétrie : le changement cutané présente-t-il une forme irrégulière ?
Bords : la limite avec la peau normale est-elle floue ?
Couleur : le changement cutané a-t-il une couleur différente ou plusieurs nuances de couleur différentes ?
Diamètre : le changement cutané est-il supérieur à 5 millimètres ?
Évolution : la tache pigmentaire évolue-t-elle ou reste-t-elle identique avec le temps ?
Faites également attention aux changements cutanés qui ont un aspect anormal par rapport aux autres tâches de naissance, recherchez le « vilain petit canard ».
Quand faut-il consulter ?
Les tâches de naissance, les grains de beauté ou les taches pigmentaires de plus de cinq millimètres de diamètre doivent être régulièrement examinés par un médecin. Toute modification de l’aspect de la peau qui s’étend ou prend une couleur ou une forme irrégulière doit également être examinée. Cela vaut pour les taches de naissance ainsi que les nodules, les papules et autres anomalies de la peau.
Consultez un médecin si vous avez des taches de naissance, des grains de beauté ou des taches pigmentaires qui démangent, s’accompagnent d’une plaie ou saignent. Il convient également de consulter un médecin si vous constatez des changements cutanés ressemblant à un eczéma qui ne guérit pas.
Si vous présentez une lésion suspecte de cancer de la peau, vous pouvez vous adresser à Livi pour obtenir des conseils et des informations diverses. Un médecin pratiquera une évaluation individuelle en fonction de vos symptômes et du déroulement de la consultation. Il se peut que vous soyez dirigé(e) vers une consultation spécialisée en présentiel. Pour poser un diagnostic, un examen physique est nécessaire.
Si la consultation concerne votre enfant, veillez à ce qu’il soit présent lors de la consultation.
Si un diagnostic de cancer vous a déjà été posé et si vous avez besoin de parler à quelqu’un ou d’obtenir un soutien psychologique, vous pouvez parler à l’un de nos médecins généralistes ou de nos psychiatres en ligne.