Une naissance peut être l’un des moments les plus heureux dans la vie d’une famille, mais également souvent une source de stress pouvant même s'accompagner de symptômes dépressifs.
Qu’est-ce que la dépression post-partum ?
La dépression post-partum est une maladie qui touche de nombreuses personnes après la naissance d’un enfant. Pour rappel, la dépression correspond à un syndrome dépressif qui se prolonge. Nous sommes tous susceptibles d’en être atteint. La dépression post-partum peut se déclencher durant toute l’année qui suit une naissance.
La dépression post-partum est un phénomène assez fréquent qui s’est renforcé pendant la crise sanitaire. La pandémie de Covid-19 engendre de nombreuses anxiétés au moment de devenir parent. Donner la vie pendant une pandémie génère des préoccupations supplémentaires : la distanciation sociale, les adaptations des procédures hospitalières et les inquiétudes quant à l’exposition à la Covid-19 peuvent fragiliser davantage les femmes et les rendre plus sujettes à l’anxiété et à la dépression.
Comment différencier la dépression post-partum et le baby blues ?
Il est tout à fait normal pour de nombreuses femmes de vivre ce que l’on appelle communément le « baby blues » au cours de la première semaine suivant l’accouchement. Cela peut durer de quelques jours à une semaine environ. Les symptômes sont souvent une forte émotivité qui se traduit par de l’irritabilité, de la susceptibilité, une mauvaise humeur ou encore de l’anxiété.
Le baby blues se différencie surtout par sa cause. Après l’accouchement, la femme ressent une brutale chute d’hormones. Les émotions sont donc plus instables pendant quelques jours.
En revanche, si vous n’avez toujours pas le moral ou que vous vous sentez constamment déprimée après 2 semaines, cela peut être un signe de dépression post-partum.
Quels sont les symptômes de la dépression post-partum ?
La dépression postnatale peut survenir à tout moment au cours de la première année suivant l’accouchement. Toutes les femmes sont différentes et les symptômes développés varient en fonction d’un cas à l’autre. Si vous présentez l’un des symptômes ci-dessous, parlez-en à votre médecin traitant, à un psychiatre ou à un psychologue.
Les principaux symptômes sont notamment les suivants :
- dépression, tristesse et mauvaise humeur persistantes ;
- manque d’énergie et sensation de fatigue ;
- manque d’entrain et d’intérêt pour tout.
D’autres symptômes peuvent également inclurent :
- troubles du sommeil et somnolence en journée ;
- difficultés à tisser des liens avec son bébé ;
- manque de concentration et difficulté à prendre des décisions ;
- des pensées perturbantes, comme faire du mal à son enfant ou des pensées suicidaires.
Quelles sont les causes de la dépression post-partum ?
Contrairement au baby blues, la dépression post-partum débute plusieurs semaines après la naissance et peut durer plusieurs mois. La dépression post-partum peut intervenir pour de nombreuses raisons qui varient en fonction des femmes. L’arrivée d’un bébé chamboule le quotidien de sa famille et les changements de vie que cela implique est une des premières raisons de la dépression. Rentrer de la maternité avec son enfant peut submerger les parents : cela peut entraîner le sentiment de ne pas être à la hauteur, d’être dépassé par les contraintes et les difficultés rencontrées. Il s’agit souvent de l’accumulation de plusieurs facteurs, comme lors d’une dépression classique.
À cela s'ajoutent les raisons physiologiques de la chute rapide d'hormones suite à l’accouchement. En effet, un faible taux de progestérone peut causer de l’anxiété, des sautes d’humeur, de l’irritabilité et des symptômes dépressifs. La femme peut également connaitre des variations hormonales importantes dues à l’allaitement. Pour en savoir plus, découvrez notre article à propos des effets de l'allaitement sur votre corps.
Quels sont les risques de développer une dépression post-partum ?
Certaines personnes seront plus à risque de développer une dépression post-natale. Les facteurs de risques sont notamment :
- des antécédents de troubles mentaux chez la femme ou chez l'homme ;
- des antécédents de troubles mentaux pendant la grossesse ;
- ne pas se sentir soutenue par ses proches ;
- une relation difficile, instable ou abusive avec le partenaire ;
- des antécédents de toxicomanie ;
- le manque de sommeil après la naissance du bébé ;
- le sentiment d'être dépassée ;
- avoir traversé des événements stressants récents comme un deuil ou un divorce/une séparation.
La dépression touche plus de 10 % des mères au cours des trois premiers mois suivant l’accouchement. Elle peut toutefois affecter jusqu’à 19 % des femmes dans le cas d’une dépression légère. La proportion de femmes touchées par la dépression post-partum diminue progressivement après le troisième mois du nouveau-né.
Dépression post-partum du papa
Les femmes ne sont pas les seules à risquer de développer une dépression post-partum : les hommes sont presque autant touchés que les femmes par cette maladie.
Il s’agit des mêmes causes que chez la femme : sensation de ne pas être à la hauteur, changement brutal de vie, difficulté à tisser des liens avec son enfant, etc. De plus, la dépression post-partum chez l’homme peut se manifester de différentes façons, notamment par la colère, de l’irritabilité, ou une consommation d’alcool abusive.
Cependant, les hommes sont bien moins enclins à se faire aider face à des symptômes dépressifs. Pour en savoir plus, découvrez l'article à propos des signes de dépression chez l’homme.
Comment se sortir d'une dépression post-partum ?
Demander de l'aide médicale
On s’attend à ce que les femmes soient submergées de bonheur après avoir accouché, mais bon nombre d’entre elles n’osent pas admettre que ce n’est pas ce qu’elles ressentent. En fait, il est fréquent que les jeunes parents se sentent déprimés, confus, frustrés et désillusionnés. Il n’y a rien de honteux à cela. Le soutien d’un professionnel de santé peut être une solution rassurante face à des doutes.
Parlez-en à votre médecin traitant ou à un psychiatre pour déterminer des options en termes de soutien et de traitements nécessaires en fonction de vos besoins.
Quoi que vous fassiez, ne souffrez pas en silence. Si vous pensez que votre partenaire souffre, encouragez-le également à demander de l’aide.
Thérapies psychologiques
Votre médecin traitant peut vous recommander de voir un psychologue pour traiter la dépression post-natale.
Les antidépresseurs
Les antidépresseurs peuvent être recommandés dans certains cas où la dépression est sévère et où d’autres traitements n’ont pas été efficaces. Votre médecin traitant vous conseillera sur les options disponibles si vous allaitez encore.
Si vous avez des antécédents de troubles mentaux ou de dépression, parlez-en à votre médecin traitant au moment de tomber enceinte. Il pourra prendre des dispositions afin que vous soyez suivi régulièrement par un professionnel de santé au cours des premières semaines suivant l’accouchement.
Demander de l'aide à ses proches
Dites-leur ce que vous ressentez et n’ayez pas peur de demander de l’aide. Par exemple, vous pourriez demander de l’aide à quelqu'un pour que cette personne s’occupe de votre enfant pendant que vous vous reposez quelques heures. Si vous manquez d’énergie, demandez de l’aide pour faire vos courses ou pour cuisiner.
Se reposer
Reposez-vous chaque fois que cela est possible. Pour éviter de manquer de sommeil, ayez le réflexe de vous reposer chaque fois que votre enfant s'endort. De même, ne soyez pas trop perfectionniste vis-à-vis de votre maison et des corvées ménagères. Il est plus important que vous rattrapiez votre sommeil et que vous vous reposiez quand vous le pouvez.
Manger sainement
Avoir un bébé est quelque chose d'éprouvant pour l’organisme, c'est pourquoi il est important de manger sainement et de faire un peu d’exercice lorsque vous le pouvez.
Les sources suivantes traitent de la dépression post-partum et nous ont paru très intéressantes pour compléter cet article :