Si vous prévoyez de tomber enceinte, que vous êtes enceinte ou que vous êtes sur le point d’accoucher, il est tout à fait normal de ressentir de l’anxiété. Les symptômes peuvent aller de l’angoisse modérée à une détresse sévère. Les raisons les plus courantes à ce stress sont la crainte de la douleur ou l’idée qu’il puisse arriver quelque chose au bébé.
Dans les cas de détresses extrêmes, on parle de tokophobie. Chez de nombreuses femmes, les restrictions imposées par la pandémie mondiale de Covid-19 n’ont fait que renforcer les craintes de l’accouchement. Si vous êtes confrontée à une anxiété incontrôlable et sévère, parlez-en à un professionnel de santé afin de donner naissance à votre bébé dans les meilleures conditions possibles.
Qu’est-ce que la tokophobie ?
La tokophobie est une phobie de l’accouchement. Les phobies se caractérisent par une peur intense et durable ressentie lors de la confrontation à des objets, actes, situations ou idées précises et bien délimitées. Une personne phobique ressent une peur irrationnelle face à certaines situations pouvant déclencher chez elle une véritable angoisse ou une crise de panique.
La tokophobie toucherait 14 % des femmes dans le monde. Elle peut impacter la capacité de tomber enceinte, pouvant aller jusqu’à l’infertilité. Elle a également un retentissement sur le déroulement de la grossesse.
Il existe plusieurs types de tokophobie :
- La tokophobie primaire survient chez les femmes n’ayant jamais eu d’enfant.
- La tokophobie secondaire touche les femmes qui ont déjà vécu une expérience difficile lors d’un accouchement. Il s’agit d’un stress post-traumatique qui survient dans les suites d’une exposition à une situation traumatique. Il se caractérise par l’apparition de profonds bouleversements sur le plan émotionnel et intellectuel, avec en particulier un sentiment d’angoisse et de peur.
- La tokophobie peut être un symptôme d’une dépression prénatale.
Toutes les femmes peuvent un jour y être confrontées et les conséquences sont importantes (une interruption volontaire de grossesse, des pathologies de la grossesse plus intenses, une dépression post-partum, etc). Mais comme toute phobie, cette pathologie peut être traitée.
Quels sont les principaux symptômes ?
Les symptômes de la tokophobie sont communs à ceux des autres phobies. Les principaux sont :
- Une anxiété excessive et une peur intense à l’idée d’accoucher ;
- Des crises de panique qui peuvent inclure des essoufflements, la bouche sèche, des tremblements, des nausées, des engourdissements, des sensations de vertige, des évanouissements ou encore des douleurs thoraciques ;
- Des flashbacks vers une expérience traumatique lors d’un précédent accouchement (chez les femmes souffrant de tokophobie secondaire).
Qu’est-ce qui déclenche la tokophobie ?
Voici certaines causes susceptibles de déclencher une anxiété excessive à l’idée d’accoucher :
- La peur d’avoir mal ;
- La peur d’avoir des complications pendant l’accouchement ;
- Des antécédents d’anxiété, de dépression et autres troubles de l’humeur ;
- Une expérience traumatique lors d’un précédent accouchement ;
- Des antécédents d’expérience médicale traumatique ;
- Des événements traumatiques antérieurs, comme une agression sexuelle ;
- Des histoires ou des témoignages sur une expérience négative de l’accouchement ;
- Un manque de soutien et un manque d’informations pendant la grossesse.
Si vous ressentez une anxiété excessive avant même de vouloir être enceinte et que vous craignez qu’elle affecte votre grossesse, parlez-en à votre médecin traitant. Celui-ci pourra vous orienter vers un psychothérapeute pour soigner votre tokophobie.
Comment soigner la tokophobie ?
Le traitement de la tokophobie est très similaire à celui d’une phobie. Il s’agit d’une thérapie cognitivo-comportementale dont l’objectif est de réduire ou de supprimer les symptômes qui accompagnent la tokophobie. Cette méthode permet d’identifier et de modifier le schéma qui alimente les angoisses. À l’instar d’autres phobies, avec la bonne aide, la tokophobie peut être traitée et guérie. Il est recommandé de la prendre en charge avant de tomber enceinte afin que cela n’impacte pas la grossesse. La tokophobie doit systématiquement faire l’objet d’un accompagnement psychologique et médical.
Si vous développez une peur intense pendant votre grossesse, il est important de parler de vos symptômes à votre médecin, votre gynecologue ou votre sage-femme le plus rapidement possible. Les professionnels de santé qui vous entourent pourront alors vous apporter toutes les informations et le soutien nécessaire pour vous préparer davantage à l’accouchement. N’hésitez pas à poser des questions sur des sujets qui vous inquiètent comme “que se passera-t-il si le travail démarre trop tôt ? Que se passera-t-il en cas de complications ? Quelles sont les alternatives disponibles si j’ai peur des aiguilles ? Quelles sont les possibilités d’avoir recours à une césarienne ?”
Pour finir, les médecins sur Livi vous recommandent de ne pas mettre votre partenaire à l’écart de vos ressentis. Le soutien qu’il peut vous apporter peut atténuer les symptômes de la tokophobie. Il peut, par exemple, vous aider en vous accompagnant aux consultations médicales liées à votre grossesse. A savoir, les hommes aussi peuvent souffrir d’angoisses et peuvent bénéficier d’un accompagnement.
La peur peut-elle nuire à l’accouchement ?
La peur ou l’anxiété n’est pas bonne pour la femme enceinte car elle augmente le ressenti de la douleur, allonge la durée du travail lors de l’accouchement en abaissant les niveaux d’ocytocine . Ce cycle peur-tension-douleur rend l’accouchement plus difficile.
De récentes études suggèrent que l’anxiété liée à la grossesse et à la peur de l’accouchement augmentent les risques de complications pendant la grossesse (hypertension artérielle, retard de croissance intra-utérin, etc.), au moment de l’accouchement (césarienne en urgence) et après l’accouchement (dépression du post partum).
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