Quelles sont les causes du SII et qui est susceptible d'en être atteint ?
Le syndrome de l’intestin irritable (SII) est le trouble digestif le plus courant : il touche environ 20 % des personnes dans le monde, dont 5% de la population française.
Bien qu'il ne soit pas à proprement parler une maladie grave, il peut avoir un impact important sur la vie quotidienne, et il est donc essentiel de trouver des solutions pour gérer cette maladie chronique.
Les causes du syndrome de l’intestin irritable sont multiples et, pour l’instant encore mal comprises. Le SII peut être dû à des troubles de la motricité ou de la sensibilité intestinale, à des anomalies de contrôle de la douleur au niveau du système nerveux, ou encore à une perméabilité intestinale. Il est cependant établi qu'il existe aussi un lien étroit entre la santé intestinale et la santé mentale, en raison de ce que l'on appelle l'axe intestin-cerveau. En apprenant à gérer vos niveaux d'anxiété et de stress, vous pourrez peut-être aussi diminuer les symptômes du SII.
Les personnes les plus susceptibles de présenter un SII sont :
- celles âgées de moins de 50 ans ;
- les femmes ;
- celles ayant des antécédents familiaux de SII ;
- celles présentant des antécédents d'anxiété, de dépression ou d'autres problèmes de santé mentale.
Quels sont les principaux symptômes du syndrome de l'intestin irritable ?
Le syndrome de l’intestin irritable, ou colopathie fonctionnelle, provoque les symptômes suivants :
- douleurs abdominales (maux de ventre) ;
- ballonnements et inconforts digestifs ;
- troubles du transit (constipation et ou diarrhée).
Il peut parfois être difficile d’identifier cette maladie car la durée et la gravité de ses symptômes peuvent varier ; ils peuvent également disparaître complètement puis réapparaître soudainement.
Qu’est-ce que l’axe intestin-cerveau ?
On sait aujourd’hui que pratiquement toutes les fonctions intestinales sont sensibles au stress, et que le système digestif réagit différemment en fonction des expériences émotionnelles et psychologiques vécues.
Cela est dû à l'axe intestin-cerveau, terme utilisé pour décrire la communication nerveuse reliant les centres émotionnels du cerveau au fonctionnement de l'intestin. Votre état mental peut donc influencer votre digestion, et inversement : un problème digestif peut avoir un impact direct sur votre santé mentale.
L'anxiété, par exemple, est connue pour ses symptômes digestifs ponctuels qui vont de simples maux d'estomac jusqu’aux perturbations du transit intestinal avec diarrhées invalidantes.
Le stress et l'anxiété peuvent-ils être responsables d’un syndrome de l’intestin irritable ?
Quand on souffre du SII, l'équilibre entre le cerveau et l'intestin est perturbé : le stress et l'anxiété activent le système nerveux central qui libère des hormones affectant les processus digestifs dans votre intestin et peuvent ainsi provoquer des diarrhées, de la constipation, des gaz ou même des malaises.
L’inconfort généré par les troubles digestifs du SII entraîne ou aggrave à son tour le stress et l’anxiété. Cela crée donc un cercle vicieux dont il est difficile de s’extraire seul. Une enquête menée auprès de patients présentant un SII a révélé que 44 % d'entre eux souffraient également d'anxiété et 84 % de dépression.
Le stress est loin d’être le seul facteur d'influence mais il peut jouer un rôle central dans l’apparition et l’aggravation du SII : il libère des hormones qui peuvent avoir un impact négatif sur l'intestin, et peut provoquer un déséquilibre des bactéries intestinales, que l’on appelle le microbiote, facteur-clé dans le développement du SII. Il est donc essentiel de traiter le syndrome de l’intestin irritable de façon holistique, en soignant les symptômes physiques mais également les facteurs mentaux.
Comment traiter le SII dans un contexte d'anxiété et de stress ?
Certaines personnes réussissent à contrôler les symptômes du SII en modifiant leur régime alimentaire ou en gérant leur niveau de stress. Mais lorsque les simples changements de mode de vie ne suffisent pas, un traitement médicamenteux et une thérapie peuvent faire la différence.
Les thérapies du SII les plus efficaces regroupent la Thérapie Cognitivo-Comportementale (TCC), l'hypnose et la pleine conscience. La TCC apprend à modifier des schémas de pensée néfastes, à adopter des techniques de relaxation et à changer des comportements qui peuvent contribuer à des maladies physiques et mentales. La recherche montre que la TCC peut être efficace pour réduire les symptômes intestinaux ainsi que le stress et l'anxiété, mais également pour améliorer la qualité de vie.
Des études montrent que les personnes atteintes du SII souffrent parfois d'une sensibilité intestinale accrue qui rend l’évacuation des gaz et des selles plus douloureuse. Dans ce cas, un médecin peut vous prescrire des médicaments comme les antidépresseurs : ils améliorent l'humeur, mais peuvent aussi contribuer à réduire l'hypersensibilité intestinale et la perception de la douleur.
Comment gérer son stress pour éviter l’apparition du SII ?
Il peut être utile d’identifier les principaux facteurs de stress dans votre vie et de tenir un journal quotidien de vos symptômes intestinaux. Vous pourrez ainsi voir s'il y a un lien entre votre état mental et une poussée des symptômes du SII. Une fois les facteurs déclenchants identifiés, vous pouvez prendre des mesures pour essayer de les éliminer ou de réduire leur impact.
Ces quelques habitudes, simples à mettre en place, pourraient réduire vos symptômes :
- pratiquer des activités relaxantes et / ou sportives comme le yoga, plus douces comme la méditation ou des exercices de respiration ;
- adopter une bonne hygiène de sommeil : se coucher à heure fixe, dans uns pièce sombre, réduire le temps passé devant un écran ;
- dormir au moins 7 à 8 heures par nuit ;
- boire au moins 8 verres d'eau par jour ;
- réduire vos apport en caféine, qui stimule l'intestin ;
- manger en plus petite quantité ;
- éviter les aliments déclencheurs, comme les aliments frits ou gras, les produits laitiers, les haricots, les lentilles, le chou, le brocoli ou d'autres aliments qui fermentent ;
- faire une cure de probiotiques, qui peuvent soulager les gaz et les ballonnements ;
- augmenter la quantité de fibres dans votre alimentation ;
- parler à des proches ou rejoindre un groupe de soutien pour le SII ;
- prendre des médicaments pour soulager les symptômes si vous en avez besoin ;
- consulter un médecin pour obtenir un soutien supplémentaire.
Quand consulter un médecin ?
Si les symptômes de votre SII impactent votre vie quotidienne, n’hésitez pas à consulter un médecin généraliste ou un gastro-entérologue. Ils prendront connaissance de l'historique de votre maladie, vous examineront et pourront vous prescrire des analyses de sang ou de selles si nécessaire.
Il n'existe pas de test spécifique pour diagnostiquer le SII, mais les examens complémentaires permettent d'exclure d'autres problèmes intestinaux tels que les maladies inflammatoires de l'intestin, les infections intestinales, la maladie cœliaque et un cancer de l'intestin.
Si vous présentez l'un des symptômes suivants, il peut s'agir d'un signe d’une maladie plus grave. Vous devez donc consulter un médecin en urgence si vous constatez :
- une perte de poids involontaire ;
- un saignement de l’anus ou une diarrhée sanglante ;
- un essoufflement, des palpitations et/ou un teint pâle, signes d'anémie.
Si vous luttez contre le stress, l'anxiété ou les symptômes du syndrome de l’intestin irritable, essayez d'en parler à vos amis et à votre famille, et consultez un médecin qui pourra vous aider et vous orienter vers la meilleure prise en charge.