La scarification touche majoritairement les adolescents et résulte d’une grande détresse psychologique. Cette auto-mutilation n’est pas sans conséquences et nécessite l’accompagnement d’un professionnel de santé. Quand s’inquiéter ? Comment aider un proche qui s’auto-mutile ? Les psychologues et psychiatres sur Livi vous conseillent.
Qu’est-ce que la scarification ?
La scarification est une incision cutanée superficielle entraînant dans la plupart des cas des saignements ou l’écoulement de fluide séreux effectuées par une personne (souvent adolescente) sur son propre corps. Ces coupures résultent d’un acte d'automutilation réalisé sans intention suicidaire.
Ce comportement à risque est une technique mise en place par la personne en grande souffrance psychique pour soulager son anxiété. Elle peut résulter d’une forte angoisse, d’un puissant mal-être (dépression, troubles du comportement alimentaire, harcèlement…), d’antécédents traumatiques ou de maladies psychiatriques. Elle peut être considérée comme une alternative au suicide chez l’ado.
Cette pratique est en hausse constante et touche principalement le sujet adolescent. L’adulte est généralement moins concerné par l’automutilation.
Quels sont les différents types de scarification ?
Les blessures peuvent être occasionnées par un objet tranchant tel que :
- un cutter ;
- un couteau ;
- des lames de rasoir ;
- une pointe de compas ;
- un bout de verre...
Dans la plupart des cas, ces marques corporelles sont représentées par des lignes (qui deviendront à terme des cicatrices si la scarification dure dans le temps) sur les membres supérieurs (poignets, bras) et/ou sur les membres inférieurs (cuisses). Les scarifications sur la poitrine, le ventre, le dos, le visage ou encore les organes génitaux sont plus rares.
Certains personnes pratiquant la scarification pourront également “graver” dans leur épidermes des symboles ou des mots.
Quelles sont les complications liées à la scarification ?
La scarification est un acte sérieux qui comporte de multiples risques tant pour la santé mentale que physique.
En incisant la peau de différentes parties du corps à l’aide d’objets tranchants non-stériles, il existe un risque de contracter une infection locale, notamment si la plaie n’est pas traitée. Certaines scarifications profondes vont nécessiter la réalisation de points de suture pour refermer la peau et stopper une hémorragie. Ces actes d’automutilations vont également parfois laisser des cicatrices à vie, plus ou moins visibles.
L'automutilation est la manifestation physique d’un profond mal-être psychique et elle accentue la dégradation de l’état mental du patient atteint. Il est donc indispensable d’intervenir rapidement si vous constatez ce type de pratique chez l’un de vos proches. Une hospitalisation peut être envisagée pour les cas les plus sévères afin de prévenir une tentative de suicide.
Pourquoi peut-on en venir à l’auto-mutilation ?
La scarification est un acte qui dans la majorité des cas remplace la parole : elle manifeste une grande détresse que l’on a du mal à exprimer par des mots. En blessant son corps, on communique aux autres nos blessures. Ces traces physiques permettent de créer du lien avec autrui, d’attirer son attention sur son mal-être et d’une manière indirecte, de lui demander de l’aide.
Quand faut-il s’en inquiéter ?
Si votre santé mentale se détériore et que vous avez recours à l'auto-mutilation, il est indispensable de ne pas rester seul. Faites part de votre mal-être à un proche qui pourra vous accompagner dans cette période difficile ou tournez-vous vers votre médecin traitant qui pourra vous rediriger vers un professionnel de la santé mentale tel qu’un psychologue ou un psychiatre. Si votre médecin traitant n’est pas disponible, n’hésitez pas à téléconsulter un médecin généraliste, un psychologue ou un psychiatre sur Livi.
Que faire si l’on pense à se scarifier ?
La scarification n’est pas un acte anodin. Il relève d’une profonde détresse psychologique. Si vous songez à vous auto-mutiler ou si vous constatez que l’un de vos proches a recours à ce genre de comportement, il est nécessaire d’en parler pour ne pas s’enfermer dans son mal-être.
Il n’est jamais facile d’exprimer ses souffrances et de trouver des solutions seul lorsque l’on traverse une période difficile. La peur du jugement est souvent présente alors que la bienveillance et l’échange doivent être de rigueur. N’hésitez pas à vous tourner vers une personne de confiance, un parent, un ami, un professionnel de la santé mentale ou un infirmier scolaire si vous êtes à l’école. Toutes les oreilles attentives sont bénéfiques pour trouver de l’aide.
Pour les plus jeunes, des lieux tels que les Points Accueil Écoute Jeunes (PAEJ), ou les Maisons Des Adolescents (MDA) sont à votre écoute. Il vous sera ainsi possible de rencontrer des professionnels de santé comme des psychologues. Vous pouvez aussi contacter le Fil Santé Jeunes au 0800 235 236. Des solutions existent, ne restez pas seul face à ce type de pathologie.
Comment aider un proche qui s’auto-mutile ?
Il n’est jamais confortable d’aborder des sujets sensibles avec son entourage. Cependant, la présence d’un proche peut jouer un rôle majeur dans la prise en charge d’un mal-être. Si vous pensez qu’un membre de votre famille ou un de vos amis s’auto-mutile, essayez d’ouvrir la discussion. Créez un environnement sécurisant dans lequel le jugement n’a pas sa place. Soyez à l’écoute et faites preuve de bienveillance. Montrez à la personne que vous êtes là pour elle et encouragez-la à trouver de l’aide auprès de professionnels de la santé mentale. Sur Livi, des psychologues et des psychiatres sont à votre écoute.