Les IST, le grand tabou de la santé sexuelle pour les femmes
Pour 24% des femmes interrogées, les IST représentent le plus grand tabou en matière de santé sexuelle. Cette difficulté à aborder le sujet est encore plus présente chez les 34-54 ans (29%).
Syphilis, chlamydia ou encore gonorrhée, les cas d’infections sexuellement transmissibles ont augmenté de 30% en 2020 et 2021, il est donc nécessaire de faciliter encore plus l’accès au dépistage et au soin. Médecin traitant, centres gratuits d'information, de dépistage et de diagnostic (CeGIDD), téléconsultation, laboratoires sans ordonnance ou encore auto-test, de multiples canaux existent pour se faire dépister et soigner. La vigilance collective, l’effort de prévention et de dépistage doivent également être renforcés en ce qui concerne la propagation du VIH, en particulier chez les plus jeunes et certaines populations à risque. En effet, en 2020, le nombre de dépistages de la maladie a baissé de 14 %, surtout chez les personnes âgées de 30 à 45 ans. À l’heure actuelle en France, il existe une véritable “épidémie cachée” du VIH : environ 24 000 personnes infectées ignorent leur séropositivité, et sont donc plus à risque de transmettre le virus.
L’endométriose de plus en plus visible
Maladie gynécologique chronique douloureuse et invalidante, l'endométriose concerne environ 2,5 millions de Françaises selon le Ministère de la Santé. Sa reconnaissance reste récente : en janvier dernier, le gouvernement a présenté sa stratégie nationale de lutte contre l'endométriose, et s’est engagé à investir 30 millions d'euros sur cinq ans pour la recherche, le diagnostic et l’accès au soin, ainsi que la communication et la sensibilisation.
15% des femmes interrogées dans l’enquête YouGov pour Livi considèrent l’endométriose comme un des plus grands tabous en santé sexuelle, une idée encore une fois plus présente chez les femmes de 34-54 ans (18%).
Les symptômes de l’endométriose sont multiples et peuvent varier d’une femme à l’autre : douleurs pelviennes pendant les règles (dysmenorrhée) ou durant les rapports sexuels (dyspareunie), fatigue... Chez 30 à 40 % des femmes souffrant de cette maladie, une infertilité y est associée. L'endométriose est encore une maladie méconnue et souvent sous-diagnostiquée. Mais aujourd’hui, grâce à la multiplication des témoignages sur les réseaux sociaux, à la prise de parole de personnalités publiques et aux campagnes de sensibilisation, les femmes ont de plus en plus le réflexe de consulter.
C’est pour cela que Livi, partenaire de la campagne de sensibilisation “Toujours là” avec l’association Info Endométriose, a formé ses professionnels de santé au diagnostic et à la prise en charge de cette maladie en téléconsultation. L’objectif est de faire connaître l’impact de la maladie sur la vie quotidienne des femmes, notamment dans le domaine professionnel mais aussi sur leur entourage et leur vie personnelle, amoureuse et sexuelle.
Françaises de 18 à 34 ans : l’avortement et le plaisir féminin sont des sujets difficiles à aborder
23% des femmes interrogées de 18 à 34 ans indiquent que la grossesse et l’avortement représentent les plus grand tabous en matière de santé sexuelle. En France, la promulgation de la loi Veil sur le droit à l’avortement a 47 ans, et l'extension du délai légal de recours à l’interruption volontaire de grossesse (IVG) de 12 à 14 semaines, a été votée le 2 mars 2022. Cependant, le sujet reste encore difficile à évoquer, souvent à cause de la pression sociale et des histoires personnelles de chacun. En 2020, 222 000 IVG ont été enregistrées en France. Afin de lutter contre le tabou qu’est encore l’interruption volontaire de grossesse, il est nécessaire de former davantage de professionnels de santé, d’améliorer les conditions d’accès et d’accueil à l’IVG et de développer des campagnes de communication pour mieux informer les jeunes femmes sur leurs droits.
D’autres sujets préoccupent les jeunes femmes en France : les questions autour de la sexualité et du plaisir féminin (17%) ainsi que des règles (17%) représentent d’autres grands tabous pour la jeunesse française. Une femme a ses règles en moyenne entre 2 555 et 3 000 jours dans sa vie, soit plus de 8 ans au total : c’est une problématique fondamentale du quotidien des femmes qui devrait pouvoir être abordée facilement avec un médecin.
Près d’1 Française sur 2 a du mal à parler de sa santé sexuelle à son entourage
Selon l'enquête YouGov, 46% des femmes interrogées estiment qu’il est difficile de se confier à son entourage. Or, tous les problèmes de santé, en particulier ceux liés à l’intimité, nécessitent le conseil de professionnels de santé. Le retard de diagnostic ou l’auto-médication peuvent avoir de graves conséquences sur la santé des patientes.
Tous les échanges entre patient et médecin sont protégés par le secret médical : le médecin traitant reste donc l’interlocuteur à privilégier. Cependant, les services d’e-santé et la téléconsultation ont aussi un grand rôle à jouer dans la prise en charge de ces problèmes : __47% des femmes interrogées pensent que la téléconsultation est un levier pour libérer la parole des jeunes femmes sur leur santé sexuelle.
- Méthodologie : le 2 mars, YouGov Direct a interrogé 453 femmes françaises entre 18 et 54 ans, dont 221 femmes françaises de 18-34 ans, représentatives de la population française.