La présence de sang dans les urines, également appelée hématurie, peut être le signe de différentes maladies de l'appareil urinaire. Nos médecins généralistes vous disent tout sur les causes d’hématurie et leurs traitements.
Qu’est-ce que l’hématurie ?
L’hématurie désigne la présence de globules rouges dans les urines. Elle n’est pas une maladie mais un symptôme qui peut avoir de nombreuses origines.
Il existe deux types d’hématurie, selon la quantité de sang et la manière dont elle est détectée :
- L’hématurie macroscopique : le sang est visible à l’œil nu. L’urine peut alors prendre une teinte rouge, rosée ou brunâtre, selon l’intensité du saignement et l’ancienneté du sang ;
- L’hématurie microscopique : le sang n’est pas visible, mais détecté lors d’une analyse d’urine (bandelette urinaire ou examen cytobactériologique des urines). Elle est souvent découverte de manière fortuite lors d’un bilan de santé ou d’un suivi médical.
L’origine du saignement peut également être classée en deux catégories :
- Hématurie d’origine glomérulaire : elle touche la partie filtrante du rein (les glomérules) et est souvent liée à une maladie rénale ou immunitaire ;
- Hématurie non glomérulaire : elle provient des voies urinaires (bassinets, uretères, vessie, urètre).
La présence de sang dans les urines doit conduire systématiquement à une évaluation médicale, même en l’absence d’autres symptômes.
Quelles sont les causes de sang dans l'urine ?
La présence de sang dans les urines n’est forcément synonyme de maladie grave mais nécessite une consultation médicale afin d’en déterminer la cause.
Exercice intense
Il arrive aux coureurs de fond de voir apparaître du sang dans leurs urines au décours d’un effort intense comme un marathon. Cela s’explique principalement par une irritation de la vessie due aux secousses répétées à chaque foulée. Ces secousses et frottements entraînent souvent de petits saignements, aussi appelés hématurie d’effort, qui disparaissent généralement spontanément après quelques jours de repos.
Certains sports collectifs ou de contact (rugby, football, arts martiaux, sports de combat…) sont à risque de chocs pouvant entraîner des traumatismes internes. S’ils ont lieu au niveau des reins ou de la vessie, une hématurie peut apparaître. Il est indispensable de consulter un médecin en cas d’hématurie post-traumatique afin de vérifier l’état des organes impactés et d’écarter tout risque de lésion grave.
Cystite
La cystite est une infection urinaire localisée au niveau de la vessie. Elle est le plus souvent due à une bactérie de notre tube digestif appelée Escherichia Coli, qui est responsable de 75 à 90 % des cas d’infections de l’appareil urinaire. Elle est très fréquente et touche particulièrement les femmes : on estime qu’environ un tiers des femmes y sont confrontées au cours de leur vie. Les symptômes d’une cystite peuvent inclure :
- des brûlures ou des douleurs en urinant ;
- des douleurs ou pression au niveau du bas ventre ;
- une impression de ne pas pouvoir se retenir d’uriner ;
- l’impossibilité d’évacuer beaucoup d'urine à chaque miction ;
- des urines troubles, dégageant une odeur inhabituelle et contenant éventuellement du sang.
Infection rénale
La pyélonéphrite, aussi appelée infection urinaire haute, est causée par les mêmes bactéries que la cystite et peut en être une complication. Les symptômes de cette maladie sont les mêmes que ceux d’une cystite auxquels s’ajoutent de la fièvre et des douleurs lombaires latéralisées. La pyélonéphrite est plus à risque de complications pour les personnes :
- présentant des anomalies des voies urinaires ou ayant subi une intervention sur l’appareil urinaire ;
- de sexe masculin (risque d’infection associée de la prostate) ;
- enceintes ;
- âgées ;
- souffrant d'immunodépression (cancer, VIH, greffe rénale, traitement immunosuppresseur, etc.) ;
- présentant une maladie rénale chronique.
Calculs rénaux
Le calcul rénal, appelé aussi lithiase rénale, est le résultat de la cristallisation des sels minéraux et des acides présents naturellement dans les urines lorsqu’ils sont en quantité trop importante. Le calcul, semblable à un petit caillou, est de taille variable et entraîne une mise en tension brutale des voies urinaires appelée colique néphrétique. Les symptômes sont généralement une forte douleur lombaire en regard du rein atteint, une envie fréquente d’uriner, une hématurie et des nausées.
Affections de la prostate
La prostate est une glande masculine située sous la vessie. Un cancer, une infection ou tout simplement une augmentation du volume de la prostate, encore appelée hypertrophie bénigne de la prostate, peuvent être responsables de saignements dans les urines.
Cancers des voies urinaires
On dépiste chaque année en France 20 000 cancers de la vessie et 15 000 cancers rénaux. L’hématurie est un des principaux symptômes : on la retrouve chez environ 90 % des patients. Ces types de cancers touchent deux à quatre fois plus d'hommes que de femmes et restent assez rares. Les personnes de plus de 40 ans consommant du tabac ou exposées à des toxiques professionnels sont les plus à risque de les développer.
Glomérulopathies
Certaines maladies rénales comme le syndrome d’Alport ou la maladie de Berger, peuvent également causer une hématurie. Ces maladies s’accompagnent de symptômes et d’anomalies biologiques identifiables rapidement.
Des urines rouges sont-elles toujours synonymes d’hématurie ?
La coloration rouge des urines n’est pas toujours d’origine sanguine.
Certains aliments contenant naturellement des pigments de couleur rouge, comme la betterave par exemple, s’ils sont consommés en grande quantité, sont susceptibles de colorer discrètement les urines.
Des traitements médicamenteux, tels que certains antibiotiques, les antipaludéens ou encore certains laxatifs, peuvent également entraîner la formation de métabolites, sorte de déchets organiques qui, une fois éliminés par les reins, sont responsables d’urines rosées.
Faut-il s’inquiéter en cas de sang dans les urines ?
La présence de sang dans vos urines n’est jamais normale qu’elle soit ponctuelle ou répétée. S’il n’y a pas lieu de s’alarmer dans la plupart des cas, il est en revanche indispensable de consulter rapidement un médecin afin de faire les examens complémentaires nécessaires et déterminer l’origine de cette hématurie. Un médecin généraliste pourra vérifier la présence de sang dans vos urines grâce à la réalisation d’une bandelette urinaire, prescrire des examens complémentaires et vous diriger vers un urologue si nécessaire.
Quels sont les examens à réaliser ?
Un interrogatoire précis permettra au médecin de rechercher une cause évidente ou des facteurs de risques d’hématurie. Il pourra ensuite analyser le contenu de l’urine à l’aide d’une bandelette au cabinet de consultation ou grâce à la prescription d’un examen cytobactériologique des urines (ECBU) au laboratoire, afin de chercher tout agent susceptible d’expliquer la présence de sang. Si nécessaire, une imagerie de l'appareil urinaire (échographie ou uroscanner) sera réalisée. Le médecin pourra également prescrire une exploration de l’urètre et de la vessie à l’aide d’une mini-caméra. Cette procédure est appelée une cystoscopie.
Quels sont les traitements d’une hématurie ?
Le traitement de l’hématurie dépend de sa cause. Des antibiotiques soigneront une infection, la pose d’une sonde urinaire peut être nécessaire en cas de calcul rénal, une chirurgie pourra traiter un cancer, etc.
En cas d’hématurie, il est nécessaire de consulter rapidement votre médecin traitant afin qu’il puisse établir la cause de ces saignements et vous adresser à un médecin spécialiste si nécessaire.
Si votre médecin traitant n’est pas disponible, nos médecins généralistes sont en mesure de vous recevoir en téléconsultation sur Livi, 7j/7 avec ou sans rendez-vous.