Que votre mode de protection ait échoué ou que vous n’en ayez pas utilisé, avoir des relations sexuelles non protégées peut arriver. Il existe alors un risque de grossesse et de contracter une infection sexuellement transmissible (IST). Cela peut engendrer stress et anxiété. Cependant, ne paniquez pas, il existe des solutions.
Voici quelques mesures que vous pouvez prendre pour éviter une grossesse non désirée et protéger votre santé sexuelle.
Qu'est-ce qu'une relation sexuelle non protégée ?
Lorsqu’ils sont correctement utilisés, les préservatifs contribuent à vous protéger contre une éventuelle grossesse et les IST. Les relations sexuelles non protégées désignent habituellement des relations sexuelles sans mode de contraception ni préservatif. Cependant, pendant des relations sexuelles, il arrive que le préservatif craque, qu’il ne soit pas utilisé correctement ou encore oublié.
Quels sont les risques après un rapport non protégé ?
Seul le préservatif, masculin ou féminin, protège contre la transmission d’infections sexuellement transmissibles (IST) et permet d’éviter une grossesse non désirée si l’on n’a pas d’autres moyens de contraception : il est indispensable de l’utiliser pendant un rapport si vous et votre partenaire n’avez pas encore effectué de dépistage du VIH, si l’on a plusieurs partenaires et/ou que l’on ne souhaite pas avoir d’enfant.
Les Infections Sexuellement Transmissibles
Autrefois appelée MST (Maladies Sexuellement Transmissibles), les IST sont dues à des bactéries, virus ou parasites transmis entre les partenaires lors d’une relation sexuelle. Elles sont en constante augmentation en France, sauf dans le cas du VIH pour lequel les nouvelles contaminations sont stables depuis 2007.
Même si certaines d’entre elles sont asymptomatiques, les IST entraînent généralement des désagréments, et peuvent avoir de lourdes conséquences si elles ne sont pas prises en charge rapidement. Il en existe plus d’une trentaine, mais les plus courantes sont les suivantes :
- Les infections d’origine bactérienne ou parasitaire, telles que la chlamydiose (ou infection à chlamydia), la gonorrhée (ou infection à gonocoque), la syphilis ou encore la trichomonase ; il est possible d’en guérir si elles sont dépistées et traitées à temps ;
- Les infections d’origine virale, comme l’hépatite B, l’herpès génital, le VIH ou encore le papillomavirus humain (HPV), qui sont plus difficiles, voire impossibles à soigner de manière définitive.
Le risque de contracter une IST varie en fonction de nombreux facteurs, notamment l’âge, le sexe ou encore les pratiques sexuelles : environ 6000 personnes découvrent chaque année en France qu’elles sont séropositives, et entre 2017 et 2019, le nombre d’infections à gonocoque a progressé de 58% et celui d’infections à chlamydia de 29%.
Les complications et risques encourus liés aux IST sont multiples si ces dernières ne sont pas prises en charge à temps :
- Chlamydiose : risque de salpingite (infection des trompes de Fallope), d’inflammation de la prostate, de stérilité, de grossesse extra-utérine ou encore d’atteinte du nouveau-né si une mère est infectée ;
- Gonorrhée : risque d’inflammation de la prostate ou des trompes de Fallope et de stérilité ;
- Syphilis : lésions cutanées, osseuses ou neurologiques dans les cas les plus graves ;
- Trichomonase : risque de stérilité ;
- Hépatite B : risque de cirrhose ou de cancer du foie ;
- Herpès génital : contamination à vie et risque de transmission au nouveau-né lors de l’accouchement si la mère est infectée ;
- VIH : contamination à vie, atteinte grave du système immunitaire ;
- HPV : condylomes et risque de cancer de l’utérus.
Toutes ces infections et leurs complications peuvent être évitées grâce au port du préservatif au cours des relations sexuelles, et ce pour tout type de pénétration : en effet, il est possible de contracter une IST lors de la fellation, et pas seulement lors de la pénétration vaginale ou anale.
La grossesse non désirée
La survenue d’une grossesse non planifiée ou désirée peut avoir un lourd impact psychologique et social. Si vous vous sentez démunie face à cet événement, n’oubliez pas que vous pouvez en parler à vos proches, vos amis, votre famille, ou à votre médecin traitant ou gynécologue. Les médecins sur Livi sont également à votre écoute : ils pourront répondre aux questions que vous vous posez et vous aider à prendre les meilleures décisions. Sachez également que vous n’êtes pas seule : en 2015, plus d’un quart des femmes de 15 à 49 ans ont déclaré avoir eu recours au moins une fois dans leur vie à la contraception d’urgence. Les raisons de l’utilisation de la contraception d’urgence varient selon l’âge : les 15-19 ans évoquent le plus souvent un problème de préservatif, les 20-24 ans un oubli de pilule et les 35 ans ou plus une absence de contraception.
Que faire juste après un rapport non protégé ?
Même si cela ne protège pas contre les IST, uriner après des relations sexuelles peut vous aider à réduire le risque de contracter une infection urinaire. Les IU affectent tout le monde, mais les femmes sont 30 fois plus enclines à en contracter que les hommes. Uriner permet d’éliminer les germes qui ont pénétré dans l’urètre et d’autres zones du système urinaire : ceci est particulièrement important chez les femmes, plus sujettes aux IU après des relations sexuelles.
Que faire le lendemain d’un rapport non protégé ?
Envisager une contraception d’urgence
Si vous n’utilisez pas de moyen de contraception et qu’il y a un risque de grossesse non désirée, vous pouvez prendre une contraception d’urgence dans les 3 à 5 jours suivant le rapport sexuel non protégé. Il existe 2 types de contraception d’urgence :
- la pilule contraceptive d’urgence, également appelée pilule du lendemain ;
- le dispositif intra-utérin en cuivre (également appelé DIU ou stérilet).
Il existe 2 types de contraception d’urgence hormonale, qui agissent en stoppant ou en retardant la libération de l’ovocyte (ovulation). Norlevo, ou son générique Levonorgestrel, doit être prise dans les 72 heures (3 jours) suivant les relations sexuelles, et EllaOne, ou son generique Ulipristal acétate, doit être prise dans les 120 heures (5 jours) suivant les relations sexuelles pour éviter une grossesse. L’efficacité de la pilule d’urgence dépend du délai dans lequel vous la prenez après avoir eu des relations sexuelles mal ou non protégées, mais elle ne protège pas contre les IST.
Le stérilet est le moyen le plus efficace pour éviter une grossesse (99% d’efficacité), et c’est également un mode de contraception à long terme. Il doit être posé par un professionnel de santé dans les 5 jours suivant les relations sexuelles non protégées : une pose rapide garantira son efficacité et permettra de vous rassurer. À l’heure actuelle, seul le stérilet au cuivre est disponible en contraception d’urgence. En revanche, s’agissant de la contraception à long terme, vous pouvez également choisir un stérilet hormonal.
La pilule d’urgence est disponible dans toutes les pharmacies sans ordonnance. Si vous avez moins de 18 ans, elle vous sera délivrée gratuitement et de manière anonyme en pharmacie mais aussi auprès des personnels de santé scolaires dans les collèges et les lycées et dans les centres de planification (Planning Familial). Pour les plus de 18 ans, elle coûte entre 4 et 18 € environ, mais est remboursée à 65% par l’Assurance Maladie si elle vous est prescrite par un médecin.
Parler de l’exposition au VIH avec votre médecin
Si vous craignez une exposition au VIH après un rapport non protégé, contactez un médecin ou le planning familial et rendez-vous dans un service d’urgences dès que possible : en cas de risque récent de contamination par le VIH, il existe en effet un traitement post-exposition (TPE) à prendre dans les 48 heures. Ce traitement court réduit le risque d’infection de votre organisme par le VIH d’au moins 80% après y avoir été exposé.
En cas de sérologie VIH positive, des examens complémentaires permettront d'évaluer la gravité de l'infection VIH afin de mettre en place le traitement le plus adapté à vos besoins. Même si l’on ne guérit pas encore du VIH, des traitements existent pour lutter contre la multiplication du virus dans l’organisme. Communément appelé trithérapie, ces traitements peuvent associer en réalité jusqu'à cinq médicaments dits antirétroviraux. Il existe à l’heure actuelle plus d’une vingtaine de médicaments antirétroviraux : c’est la combinaison de ces médicaments en fonction de vos besoins spécifiques qui va empêcher le virus de se propager dans les cellules du corps. Cette multithérapie est un traitement à vie : elle doit faire l’objet d’une surveillance médicale régulière, et peut s’accompagner d’effets secondaires indésirables, comme des allergies, des troubles digestifs ou des maux de tête. C’est le médecin traitant qui décidera de l’éventuelle modification de la multithérapie en fonction de ses résultats et de ses effets.
Prenez le temps de savoir comment vous vous sentez
Il est tout à fait normal de ressentir un éventail d’émotions après une relation sexuelle non protégée : n’hésitez pas à partager vos craintes avec quelqu’un de confiance, un ami ou un membre de votre famille. Cette personne pourra vous écouter, vous proposer de l’aide et réfléchir avec vous aux options qui s’offrent à vous. Ne tardez pas et prenez également rendez-vous avec un médecin qui vous prodiguera des conseils ou vous adressera à des organisations susceptibles de vous aider.
Que faire 2 semaines à 1 mois plus tard
Faire un test de grossesse
La seule façon de savoir si vous êtes enceinte, c’est de faire un test de grossesse. Le premier signe d’une grossesse est souvent l’absence de règles. Vous pouvez également avoir la poitrine sensible et gonflée, des nausées et des sautes d’humeur.
Faire un test au moins 3 semaines (21 jours) après les dernières relations sexuelles non protégées ou le premier jour de retard de vos règles vous permettra d’obtenir un résultat précis. Vous pouvez acheter un test de grossesse fiable en pharmacie ou en supermarché, ou vous procurer un test gratuit et des conseils auprès du planning familial.
Faire un dépistage d’IST
Si vous développez des symptômes, il faut immédiatement procéder à un dépistage des IST. Les signes et symptômes d’IST incluent :
- Écoulement inhabituel du vagin, du pénis ou de l’anus ;
- Douleurs pendant des rapports sexuels ;
- Douleur en éjaculant ou en urinant ;
- Douleur dans le bas ventre ;
- Saignement vaginal inhabituel ;
- Cloques, plaies ou verrues autour de votre vagin, pénis ou anus.
Même si vous ne remarquez aucun symptôme, il est préférable de vous faire dépister après des relations sexuelles non protégées, car certaines IST sont totalement asymptomatiques.
Pour des résultats précis, vous pouvez vous faire dépister entre la 2ème et la 4ème semaine suivant vos relations sexuelles non protégées. En effet, toutes les IST ont un délai d’incubation.
Les IST les plus fréquentes avec une période d’incubation de 2 semaines incluent :
- Chlamydiose : recherchez un écoulement inhabituel de votre vagin ou pénis, ainsi que des saignements vaginaux après les relations sexuelles et entre les règles, des douleurs en urinant et des douleurs pelviennes chez la femme. En l'absence de traitement, la chlamydiose peut entraîner une maladie inflammatoire pelvienne (MIP), qui peut provoquer à son tour une infertilité. Le dépistage s’effectue grâce à un test urinaire ou un prélèvement local indolore, à l’entrée du vagin chez la femme ou à l’entrée de l’urètre chez l’homme.
- Gonorrhée : les symptômes incluent des douleurs en urinant et un écoulement vert ou jaune du vagin ou du pénis. Elle peut aussi parfois affecter les yeux et la gorge. Le dépistage s’effectue grâce à un test urinaire ou un prélèvement local vaginal, anal voire pharyngé.
Si vous appréhendez le dépistage, demandez à un ami de vous accompagner. Des dépistages d’IST gratuits sont disponibles dans les plannings familiaux ou centres de planification et d'éducation familiale (CPEF), les centres gratuits d'information, de dépistage et de diagnostic (CeGIDD) et les centres de PMI (protection maternelle et infantile).
Que faire 2 à 6 mois plus tard
Vous faire à nouveau dépister
Certaines IST sont plus longues à détecter. Pendant cette période, il est important de ne pas avoir de relations sexuelles non protégées.
Les IST fréquentes dont le dépistage est plus long incluent :
- La syphilis : vous pouvez faire un dépistage de la syphilis au bout de 45 jours. Les symptômes incluent des plaies ou des ulcères douloureux dans le vagin, sur le pénis, au niveau de l’anus ou dans la bouche, suivis d’une éruption cutanée et de symptômes grippaux. En l’absence de traitement, la syphilis peur avoir des conséquences à long terme sur votre santé. Le diagnostic de syphilis est posé grâce à une prise de sang.
- Le VIH : vous pouvez faire un dépistage du VIH au bout de 45 jours. Si les symptômes sont souvent absents ou mineurs au cours des premières années, l’infection affaiblit le système immunitaire et peut provoquer des maladies plus graves, notamment la tuberculose, et des cancers, tels que le lymphome. Le dépistage s’effectue par prise de sang ou prélèvement de salive.
Comment puis-je me protéger la prochaine fois ?
Si vous êtes sexuellement actif(-ve), vous pouvez adopter certaines mesures pour protéger votre santé sexuelle et éviter une grossesse :
- Veillez à toujours avoir des préservatifs ou des méthodes barrières à disposition ;
- Vérifiez la date de péremption sur la boîte ou l’emballage des préservatifs ;
- Prenez soin de vos préservatifs : rangez-les à l’abri de la chaleur et de la lumière, et ne les ouvrez pas avec un objet tranchant comme des ciseaux ou les dents ;
- Choisissez des lubrifiants compatibles avec les préservatifs – les lubrifiants à base d’huile peuvent endommager le latex du préservatif et les fragiliser ;
- Choisissez bien la taille du préservatif pour éviter qu’il glisse ou se déchire. Si vous ne savez pas quelle taille vous convient, optez pour un pack multi-tailles ;
- Nettoyez vos sex-toys après chaque utilisation. Si vous partagez vos sex-toys avec différents partenaires, recouvrez-les d’un préservatif à chaque fois car ils peuvent transmettre les IST. Pensez à faire des dépistages d’IST régulièrement.
À savoir: certains préservatifs sont désormais remboursés sur ordonnance de votre médecin.
Que faire si j’ai été victime d’une agression sexuelle ?
Si vous avez été victime d’une agression sexuelle, il est important de vous rappeler que ce n’est pas de votre faute, vous n’êtes pas responsable de cette agression. Si vous êtes en danger immédiat, contactez la police en appelant le 17 ou le 112.
Les agressions sexuelles sont des atteintes sexuelles, avec ou sans pénétration, commises sans le consentement clair et explicite de la victime. Il peut également s’agir d’un partenaire qui retire ou abîme délibérément un préservatif pendant une relation sexuelle sans vous le dire.
Vous confier à toute personne en qui vous avez confiance (famille, ami, etc.), vous aidera à surmonter cette épreuve. Vous pouvez également faire appel à un professionnel de santé (médecin, infirmier, etc.), un travailleur social ou encore à une association d’aide aux victimes.
Pour signaler une agression sexuelle à la police, composez le 17 ou rendez-vous au commissariat le plus proche. Vous pouvez également la signaler en ligne. À la demande des policiers ou gendarmes, vous pourrez être examiné par un médecin, afin de constater les éventuelles blessures et rechercher des traces d’ADN. Dans la mesure du possible, il faut éviter de prendre une douche ou un bain avant cet examen. Vous avez également la possibilité de bénéficier d’un soutien médical et psychologique confidentiel dans des groupes de paroles ou des associations de victimes.