Le cancer du col de l’utérus, de quoi s'agit-il ?
Ce cancer touche près de 3000 femmes par an. L’infection par un papillomavirus est très courante. Il est estimé que 80% des hommes et des femmes auraient été infectés au moins une fois dans leur vie. La plupart du temps, le virus disparaît spontanément. En revanche, dans environ 10% des cas d’infection, le virus persiste au niveau de la muqueuse du col utérin. Il peut alors créer des modifications de l’épithélium. On parle dans ce cas de lésions précancéreuses qui peuvent potentiellement évoluer en cancer du col de l’utérus. Le papillomavirus humain (HPV) est un virus qui se transmet par le contact sexuel de toute sorte (pénétration, contact buccogénital, caresse génitale).
Il existe plusieurs types du virus du papillomavirus et 13 d'entre eux sont cancérigènes. Ce sont les virus HPV16 et l’HPV18 qui provoquent 70% des cancers du col de l’utérus. Cependant, s’il est pris à temps, le cancer du col de l’utérus peut être soigné.
Quels sont les symptômes du cancer du col de l'utérus ?
Il est fort probable à un stade précoce du cancer du col de l’utérus de ne ressentir aucun symptôme. Généralement, les symptômes apparaissent une fois que la tumeur se développe dans les tissus et les organes voisins. De plus, d’autres affections médicales peuvent présenter des symptômes similaires, c’est pourquoi il est difficile de définir un diagnostic sans faire de dépistage régulièrement. Parmi les symptômes les plus fréquents, on trouve :
- Des saignements survenant après les rapports sexuels : c’est le principal symptôme d’alerte d’un cancer de l’utérus, ils sont déclenchés le plus souvent par des rapports sexuels. Si vous rencontrez ce symptôme de façon régulière, consultez votre médecin traitant rapidement.
- Des saignements abondants en dehors des règles ;
- Des pertes vaginales inhabituelles ou plus abondantes ;
- Des douleurs pelviennes ou du bas du dos ;
- Des difficultés à uriner ;
- Des douleurs lors de rapports sexuels (dyspareunie).
Comment détecter le cancer du col de l’utérus ?
Le cancer du col de l’utérus évolue lentement sans réellement déclencher de symptômes violents. La plupart du temps c’est le dépistage qui permet de découvrir des cellules cancéreuses. Lorsque le dépistage n’est pas fait régulièrement, ce sont les symptômes comme des douleurs pelviennes qui permettent de suspecter le cancer du col de l’utérus.
Comment prévenir le cancer du col de l’utérus ?
Quels sont les facteurs de risque ?
Comme expliqué précédemment, le cancer du col de l’utérus tient son origine dans l’exposition aux papillomavirus humains (HPV). C’est le facteur qui représente le plus de risques de développer un cancer. En plus de l’exposition aux papillomavirus, d’autres facteurs viennent augmenter le risque de ce cancer :
- Le tabagisme favorise la persistance du papillomavirus au sein du col de l’utérus ;
- Un traitement immunosuppresseur, il abaisse les défenses immunitaires et rend l’organisme plus vulnérable aux infections ;
- L’utilisation prolongée de contraceptifs hormonaux ;
- Etre porteur du virus VIH, les cellules précancéreuses sont davantage susceptibles de se transformer en cancer du col de l’utérus ;
- Des antécédents d’infections sexuellement transmissibles notamment la chlamydia et l’herpès.
Se faire vacciner contre le papillomavirus
La vaccination contre les infections à Papillomavirus humains (HPV) concerne essentiellement les jeunes filles de 11 à 14 ans. Depuis peu, les recommandations s'appliquent également à tous les garçons. La Haute Autorité de Santé s’est déclarée favorable à l’élargissement de la vaccination contre les papillomavirus aux garçons de 11 à 14 ans révolus. Un rattrapage est possible pour tous les adolescents et jeunes adultes de 15 à 19 ans révolus. Pour les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes, la vaccination est recommandée jusqu’à 26 ans révolus.
Pratiquée avant le début de la vie sexuelle, l'efficacité de ce vaccin est proche de 100%. En revanche, lorsque la vaccination est effectuée après le premier rapport sexuel, la protection est moindre car il est possible d’avoir déjà été contaminé.
Pour obtenir le vaccin, il doit être prescrit par un médecin ou une sage-femme. Plusieurs injections (entre deux et trois) sont nécessaires en fonction des vaccins disponibles.
Se faire dépister : une nécessité malgré le vaccin
La vaccination ne protège pas contre tous les HPV en cause du cancer du col de l’utérus, c’est pourquoi le dépistage régulier par frottis reste indispensable.
Le dépistage est recommandé dès l’âge de 25 ans à intervalles réguliers et jusqu’à 65 ans. Il se réalise par frottis de l’utérus (frottis cervico-utérin). C’est un examen médical rapide et indolore réalisé par un gynécologue ou un médecin traitant. L’objectif est de prélever quelques cellules potentiellement anormales ou cancéreuses. Si le frottis révèle des éléments anormaux, d’autres examens médicaux suivront. D’autres analyses permettront de déterminer le stade de la tumeur.
Le dépistage par frottis s’adresse également aux femmes vaccinées contre le papillomavirus.
Quels sont les traitements possibles ?
Lorsque les cellules cancéreuses sont détectées tôt, il est plus simple de mener un traitement local qui permettra une guérison. La guérison est quasi systématique lorsqu’il s’agit d’une prise en charge pré-cancéreuse. Le traitement correspond à une opération chirurgicale pour retirer la partie du col de l’utérus portant des lésions. C’est une opération qui n’atteint pas la fécondité malgré le fait qu’elle soit faite par voie vaginale. En revanche, lors d’une future grossesse, une surveillance particulière sera nécessaire.
A des stades plus avancés du cancer de l’utérus, plusieurs traitements seront possibles :
- La chirurgie : c’est une opération concernant la plupart du temps des femmes sans projet d’enfant puisqu’il s’agit d’une ablation de l’utérus, des ganglions pelviens et souvent des ovaires.
- La radiothérapie : l’objectif est d’utiliser des rayons pour détruire les cellules cancéreuses.
- Des traitements combinant la chirurgie, la radiothérapie et la chimioradiothérapie peuvent être utilisés.
Après un traitement de ce type, un suivi sur le plus long terme est organisé pour éviter une récidive ou un autre cancer au niveau des organes proches.
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