Les nourrissons peuvent beaucoup pleurer, en moyenne entre 2 et 3 heures par jour : les pleurs sont en effet le seul mode de communication dont ils disposent au début de leur vie. Pour les jeunes parents, cela peut être désarmant, voire culpabilisant. Pleurs de décharge, faim, froid, ou tout simplement signe d’inconfort : comment savoir pourquoi les bébés pleurent, et que faire pour les calmer ?
Pourquoi un bébé pleure-t-il ?
Face à son nouvel environnement et à des sensations inédites telles que le froid, la faim ou la fatigue, il est tout à fait normal qu’un bébé se sente un peu perdu. Les nouveau-nés vont pleurer pour demander de l’attention et du soin. La principale difficulté est donc d’identifier la cause des pleurs afin de pouvoir les calmer. Voici les principales raisons qui peuvent pousser votre enfant à pleurer.
La faim
Un nouveau-né peut avoir besoin de manger toutes les trois à quatre heures. Voici quelques signes qui peuvent vous montrer qu’il a faim ou soif :
- il rapproche sa tête de votre sein s’il est dans vos bras ;
- il agite ses bras et ses jambes ;
- il cherche son poing, ou suce ses doigts ;
- il ouvre la bouche.
Si ces signaux ne sont pas compris à temps, le bébé se mettra à pleurer pour vous signaler qu’il a besoin de quelque chose. Il se calmera spontanément en commençant à manger.
La fatigue
Dormir est la principale activité d’un bébé : il peut dormir entre 16 à 20 heures par jour… mais pas plus de 2 ou 3 heures d’affilée. Plusieurs signes permettent de savoir que votre bébé est fatigué :
- il baille avec la bouche bien ouverte ;
- son regard ne se fixe plus sur un objet en particulier ;
- il ne répond plus aux stimuli ;
- il se frotte les yeux ;
- il se touche les oreilles.
S’il pleure beaucoup, n’hésitez pas à le prendre contre vous et à le bercer : le contact et la chaleur de votre peau peuvent suffire à le calmer afin qu’il cesse de pleurer et s’endorme rapidement.
L’inconfort
Le seul moyen de communication pour le nouveau né étant les pleurs, il va donc s'exprimer en pleurant s' il ressent un inconfort. Il faut donc veiller à vérifier qu’il n’a pas trop chaud, trop froid, la couche mouillée ou souillée, un rot à expulser, une gêne dans sa position, quelque chose qui le gratte, une douleur … Le bébé peut également pleurer parce qu’il s’ennuie, qu’il a besoin d’être stimulé, ou juste besoin de libérer ses émotions.
Mon bébé pleure de fatigue mais ne veut pas dormir
Il peut arriver que votre bébé pleure de fatigue mais ne veuille pas dormir pendant la journée, ou qu’il continue à pleurer une fois dans son lit. Plus il grandit, plus son rythme de sommeil évolue : il peut donc rencontrer plus de difficultés pour s’endormir, ou dormir moins que la normale.
En effet, au début de sa vie, le quotidien d'un bébé est rythmé par des phases d’éveil et de repos, et cela dès le stade foetal. Progressivement, le sommeil s’organise et se régularise à partir du 8e mois, avec des temps d’endormissement de plus en plus long à partir du 6e mois. Il sera peut-être plus difficile de l’endormir à cette période, mais heureusement celle-ci ne dure pas. Veillez à bien le solliciter et le stimuler pendant la journée afin qu’il puisse dépenser de l’énergie, et essayez si possible de ne pas sacrifier sa sieste : cela peut avoir l’effet paradoxal de retarder l’endormissement du soir.
Mon bébé pleure dès que je le pose
Il est normal qu’un enfant ait besoin de ses parents et réclame de l’attention : outre manger et dormir, un autre de ses besoins primaires est de se sentir en sécurité. Le meilleur moyen de l’apaiser est de lui montrer que vous êtes là pour lui. Cela passe dans un premier temps par le prendre dans vos bras, puis il faut l’habituer petit à petit à se satisfaire de vos caresses, de votre voix, ou simplement de votre présence dans la même pièce ou à proximité.
Dès l'âge de 6 mois, il est assez fréquent que les enfants commencent à ressentir une peur irrationnelle de l’abandon : plus il a conscience de lui-même et des autres, plus l’enfant comprend qu’il existe un monde en dehors du cocon familial, monde dans lequel ses parents évoluent parfois sans lui. Cette peur de l’abandon est heureusement passagère, mais si elle génère trop d’anxiété, on parle alors d’angoisse de séparation, un trouble anxieux heureusement transitoire dans la grande majorité des cas.
Mon bébé pleure le soir : les pleurs de décharge
Les pleurs de décharge, ou coliques du nourrisson, sont un phénomène qui commence le plus souvent entre la sixième et la huitième semaine de vie, parfois vers la troisième semaine. Ces crises de pleurs récurrentes et régulières durent généralement plus de 3 heures par jour, au moins 3 jours par semaine, et pendant au moins trois semaines. Elles surviennent aux mêmes heures de la journée, le plus souvent en fin d’après-midi ou en soirée. Les pleurs de décharge disparaissent progressivement vers l’âge de 4 mois.
Les causes exactes de ces pleurs de décharge restent encore mystérieuses. Plusieurs hypothèses sont avancées pour les expliquer :
- une étape normale du développement de l’enfant : les gazs et les reflux ne seraient pas la cause des pleurs mais une conséquence de l’absorption d’une grande quantité d’air lors des pleurs ;
- immaturité gastro intestinale : la digestion est souvent difficile chez les nouveaux-nés et peut entraîner des douleurs abdominales ;
- allergie alimentaire : elle est généralement accompagnée d’autres symptômes, tels que des vomissements, de la diarrhée ou une éruption cutanée ;
- migraine : certains bébés peuvent souffrir de maux de tête.
Faut-il laisser pleurer un bébé ?
Un bébé n’est pas en capacité de gérer ses émotions, et son cerveau n’est pas assez développé pour lui permettre de “manipuler” par ses pleurs. Il n’est donc pas recommandé de le laisser pleurer trop longtemps, cela ne lui apprend pas à se calmer seul.
Si ses pleurs persistent alors que vous avez fait toutes les vérifications nécessaires concernant ses besoins de première nécessité, c’est souvent qu’il éprouve une tension et a besoin de votre présence. Consoler votre bébé quand il pleure l’aide à devenir plus calme et moins inquiet : il se sent ainsi aimé, rassuré et en sécurité.
De plus, laisser un bébé pleurer de façon prolongée sans s’en occuper pourrait avoir des conséquences négatives pour sa santé. Cependant, il est évident que vous ne pouvez pas toujours répondre aux pleurs de votre bébé. Si vous êtes occupé et ne pouvez le prendre dans vos bras rapidement, vous pouvez essayer de l’apaiser en lui parlant doucement, en ayant un contact visuel prolongé avec lui, ou encore en lui faisant une caresse. L’important est de ne pas ignorer les pleurs de votre bébé trop longtemps.
Que faire lorsqu’un bébé pleure ?
Les pleurs sont avant tout la manifestation d’un besoin du bébé. Vérifiez d’abord son état général en suivant la méthode des trois F : Faim, Fatigue, Fièvre. Votre bébé a peut-être aussi besoin d'être changé, couvert davantage ou au contraire, d’être moins couvert.
Si malgré ces soins, votre bébé pleure toujours, voici quelques conseils pour le calmer :
- parlez-lui doucement en le rassurant ;
- prenez-le dans vos bras, ou portez-le avec un porte-bébé ou une écharpe ajustable ;
- bercez-le doucement et de manière régulière ;
- Faites-lui des caresses, vous pouvez aussi lui masser doucement le ventre ;
- tamisez ou éteignez les lumières, protégez-le des bruits extérieurs ;
- faites du peau à peau avec votre bébé ;
- essayez de le promener dans une poussette : le mouvement peut aider à calmer les nourrissons ;
- le réflexe de succion peut aider les bébés à se détendre : si vous l’allaitez, donnez lui le sein ;
- respectez les horaires de votre bébé, évitez de prévoir des activités aux heures où ses pleurs sont habituellement les plus intenses ;
- restez calme : votre propre stress peut parfois aggraver les pleurs de votre enfant qui le ressent.
Je ne supporte plus les pleurs de mon bébé : que faire ?
Les pleurs d’un bébé peuvent être très difficiles à supporter, surtout s’ils sont fréquents. Si votre bébé pleure et que vous sentez que vous perdez votre calme, il est préférable de le coucher sur le dos dans son lit et de sortir de sa chambre afin de faire une pause et de retrouver votre calme.
L’épuisement peut parfois conduire à certains gestes trop brusques qui représentent un danger pour l'enfant : on estime qu’en France, chaque année, entre 400 et 500 bébés sont victimes du syndrome du bébé secoué : 20% en décèdent et 75% des survivants ont de graves séquelles.
Si vous vous sentez épuisé, dépassé, en colère, ou que vous avez des pensées négatives à l’encontre de votre bébé : n’hésitez pas à demander de l’aide. Il n’y a aucune honte à ressentir être se sentir à bout de nerfs et reconnaître vos émotions permet d’éviter de s’emporter. Parlez-en à votre conjoint(e) s’il/elle est disponible, appelez un proche ou une personne de confiance pour vous relayer, prenez contact avec un médecin ou tout professionnel de santé (si nécessaire appelez le 15).