Aujourd’hui en France, une femme sur 10 est atteinte d’endométriose. Cette maladie chronique engendre de nombreuses conséquences intimes, sociales et professionnelles. Les médecins sur Livi vous expliquent comment se déroule le diagnostic de l’endométriose ainsi que les traitements actuellement disponibles.
Qu’est-ce que l’endométriose ?
L’endométriose est une maladie gynécologique chronique de la femme en âge de procréer. Elle peut se déclarer dès l’adolescence. Les causes de la maladie sont mal connues et peuvent être liées à différents facteurs tels que les menstruations (règles abondantes et prolongées, cycles menstruels courts…), le patrimoine génétique hormonal ou encore l’environnement.
Elle se caractérise par le développement d’une muqueuse semblable à la muqueuse de l’utérus (l’endomètre, aussi appelé tissu endométrial) hors de la cavité utérine. L’endomètre est composé de glandes et de stroma, un tissu permettant de protéger, soutenir et relier entre eux les nerfs, les vaisseaux sanguins et lymphatiques. Les lésions d'endométriose présentent les mêmes caractéristiques que la muqueuse utérine. Elles sont donc elles aussi sensibles à l’action des hormones ovariennes (œstrogènes). Dans la plupart des cas, les lésions d'endométriose sont présentes dans la région pelvienne au niveau :
- des ovaires (endométriomes) ;
- du péritoine, la membrane qui recouvre la cavité abdominale ;
- des ligaments utérins ;
- du rectum ;
- de la vessie.
Maladie complexe aux symptômes variant d’une femme à l’autre, l’endométriose peut être difficile à diagnostiquer. Elle se traduit le plus souvent par :
- de fortes douleurs pendant les règles (dysménorrhées) ;
- des douleurs lors des rapports sexuels (dyspareunie) ;
- douleurs pelviennes chroniques ;
- des troubles digestifs ;
- des troubles urinaires ;
- des difficultés à concevoir pouvant mener dans certains cas à une infertilité (30 à 40% des cas).
Comment diagnostiquer l’endométriose ?
L’endométriose touche en France 1,5 à 2,5 millions des femmes en âge de procréer. Cependant, le diagnostic est posé souvent tardivement, dans un délai estimé à 7 ans en moyenne. La maladie revêt des formes variées la rendant ainsi complexe à diagnostiquer. Les patientes atteintes d’endométriose subissent donc bien souvent une errance diagnostique induisant une prise en charge tardive ou inadaptée de leurs symptômes, voire une aggravation de la maladie sur la durée.
Plusieurs étapes sont néanmoins indispensables afin d’initier le parcours du diagnostic et, dans le cas échéant, de soins :
- réaliser une première consultation avec un médecin généraliste ;
- consulter un sage-femme et / ou un gynécologue.
Si ce primo examen est suspect de lésions d’endométriose, des examens plus poussés seront proposés tels qu’une échographie pelvienne endovaginale ou sus pubienne, parfois endorectale, et une IRM pelvienne, afin d’évaluer l’ampleur des lésions.
Quels traitements contre l’endométriose ?
À ce jour, il n'existe pas de traitement curatif permettant de soigner l’endométriose. Les options thérapeutiques existantes restent limitées à la prise en charge des douleurs.
Traitements
Suite aux examens réalisés, une prise en charge adaptée et un suivi personnalisé seront mis en place. Un traitement hormonal peut en effet être prescrit tel que :
- un contraceptif hormonale oral (pilule oestroprogestative en première intention, qui pourra être prise en continu) Un stérilet hormonal permettant la diffusion d’hormones progestatives ;
- un implant sous cutané permettant la diffusion d’hormones progestatives ;
- les agonistes (substance qui se fixe sur les mêmes récepteurs cellulaires qu'une substance de référence et qui produit les mêmes effets) de la GnRh (ménopause chimique réversible) prescrits quand le recours à un autre traitement médical n’est pas possible.
Des alternatives thérapeutiques non-médicamenteuses (acupuncture, ostéopathie, yoga…) peuvent être proposées.
Chirurgie
Dans certains cas d’endométriose avancée avec douleur et infertilité, si la prise de traitements hormonaux s’avère inefficace, une prise en charge chirurgicale permettant de réduire les douleurs peut être envisagée afin d’améliorer la qualité de vie de la patiente.
L’opération chirurgicale s'effectue sous coelioscopie (introduction d’instruments et d’une caméra au travers de petits trous dans la paroi abdominale) et vise à détruire l’ensemble des lésions endométriosiques.L'opération dure entre 1h30 et 4h selon le stade de l'endométriose, et nécessite une hospitalisation pendant un à sept jours après la chirurgie.
Cependant, l’opération peut s’avérer plus compliquée en cas de lésions très étendues .
Quel suivi médical pour une personne atteinte d’endométriose ?
L’endométriose cause des douleurs récurrentes et nécessite un suivi régulier afin de faire le point sur l’efficacité et la bonne tolérance des soins dispensés et d’observer l’évolution de la maladie.
Ce contrôle est mené par l’équipe médicale qui a mis en place le traitement (médecin traitant, gynécologue, chirurgien, radiologue...). Elle s’appuie sur des consultations et examens (échographies et IRM menées par des spécialistes), selon un rythme établi avec la patiente. En cas de grossesse, la surveillance médicale doit être accrue. En effet, les symptômes de l’endométriose peuvent être marqués en début de grossesse, avant de s’estomper. La grossesse constitue une mise en sommeil de la maladie, et non une guérison totale. Après la ménopause, les symptômes et lésions disparaissent généralement, le suivi est alors espacé ou arrêté.
Les échanges avec des associations spécialisées et la pratique d’un sport doux comme le yoga peuvent également aider la patiente à appréhender au mieux la maladie au quotidien.
Si vous souhaitez obtenir un premier avis médical, des médecins généralistes formés au dépistage de l'endométriose et des gynécologues sont disponibles sur Livi. Vous pourrez échanger avec eux sur vos symptômes et obtenir une prise en charge adaptée.