Le cancer du foie fait partie des cancers en constante augmentation, avec plus de 11 000 nouveaux cas détectés en 2023 en France. Cette maladie est souvent liée à des facteurs de risque tels que des virus (de l’hépatite B et C notamment) d’un excès de graisse, ou à l’alcool. Elle nécessite une prise en charge précoce et spécifique pour améliorer les perspectives de traitement et la qualité de vie des patients qui en sont atteints. Nos médecins généralistes vous disent tout sur ce cancer digestif agressif.
Qu’est-ce que le cancer du foie ?
Le cancer du foie est une affection maligne qui se développe à partir de cellules du foie soumises à une agression. S’il existe différents types de cancers du foie, le plus courant est le carcinome hépatocellulaire, qui commence généralement dans les cellules principales du foie appelées hépatocytes. Le cancer du foie est l’un des cancers digestifs considéré comme étant le plus agressif. Il est donc primordial de consulter un professionnel de santé dès l’apparition des premiers symptômes.
Le cancer du foie est le plus souvent la complication d’une maladie chronique du foie appelée cirrhose. Les facteurs de risque de l’apparition d’une cirrhose et de son développement en cancer, sont souvent causés par une consommation excessive d'alcool, une infection chronique par le virus de l'hépatite B ou de l’hépatite C, l'accumulation de graisse dans le foie (stéatose hépatique non alcoolique), et d'autres affections hépatiques.
Quels sont les facteurs de risque du cancer du foie ?
L’apparition d’un cancer du foie est souvent de cause environnementale, c'est-à-dire que son lié à un certain mode de vie et certains facteurs de risque. Parmi eux vous pouvez retrouver :
- Les hépatites virales : les infections chroniques non traitées par les virus de l'hépatite B ou C peuvent endommager le foie et accroître le risque de cancer ;
- L’alcool : En France, l'abus d'alcool est la première cause de l’apparition de cirrhose puis de cancer du foie. L’alcool consommé de manière chronique provoque une intoxication du foie ce qui modifie sa consistance (fibrose hépatique) et augmente le risque de transformation en cellules cancéreuses ;
- L’exposition à des toxines : des substances toxiques comme le tabagisme ou l'aflatoxine (produit par certains champignons) peuvent contribuer au développement du cancer du foie ;
- L’obésité : un excès de poids, en particulier avec accumulation de graisse autour du foie, est associé à un risque accru de développer un cancer du foie, il s’agit de la stéatose hépatique non alcoolique (NASH) ;
- Le diabète : les personnes atteintes de diabète ont un risque légèrement plus élevé de contracter un cancer du foie du fait de l'existence de désordres métaboliques.
Il est important de noter que la présence de ces facteurs de risque n'entraîne pas automatiquement le développement d'un cancer du foie, mais leur présence peut accroître la probabilité de développer cette maladie sur le long terme.
Quels sont les symptômes du cancer du foie ?
Les symptômes du cancer du foie peuvent varier en fonction du stade de la maladie. Au premier stade de la maladie, il est tout à fait possible qu’aucun signe tangible ne soit détecté. Cependant, à mesure que la maladie progresse, certains symptômes peuvent apparaître, notamment :
- Des douleurs abdominales : une douleur localisée sur le côté droit de l'abdomen peut se manifester à mesure que le foie change de consistance ;
- Un gonflement abdominal : une augmentation de la taille de l'abdomen due à l'accumulation de liquide, peut se produire lorsque la maladie est avancée, il s’agit de l’ascite ;
- Une perte de poids inexpliquée : une perte de poids significative et non intentionnelle peut être un symptôme du cancer du foie ;
- Une fatigue et faiblesse : des sensations de fatigue persistante et de faiblesse générale peuvent survenir.
- Une jaunisse : à un état avancé de la maladie, une coloration jaunâtre de la peau et du blanc des yeux (ictère) peut être observée lorsque le foie ne fonctionne pas correctement ;
- Des nausées et vomissements : des nausées et des vomissements peuvent survenir, souvent associés à une perte d'appétit ;
- Une perte d'appétit : une baisse de l'appétit et des changements dans les habitudes alimentaires peuvent conduire à un amaigrissement parfois important.
Il est essentiel de consulter votre médecin traitant si vous éprouvez ces symptômes, car certains peuvent être associés à d’autres pathologies sous-jacentes. Un diagnostic précoce améliore généralement les perspectives de traitement pour le cancer du foie.
Comment le cancer du foie est-il dépisté en France ?
En France, le dépistage du cancer du foie repose sur plusieurs méthodes d’analyses :
1.Examens médicaux réguliers : les patients considérés comme étant à risque, c’est-à-dire atteints d'une hépatite virale ou d'une cirrhose, peuvent être soumis à une surveillance médicale régulière pour détecter précocement tout signe de cancer du foie ; 2. Échographies et imagerie médicale : l’échographie est le premier examen indispensable au diagnostic de cancer du foie. Elle peut être complétée au besoin par un scanner (TDM) ou une imagerie par résonance magnétique (IRM) ; 3. Dosages sanguins : essentiellement utilisée pour un suivi de la maladie, plus que pour le diagnostic, des analyses sanguines, telles que les dosages des taux d'alpha-foetoprotéine (AFP) et des enzymes hépatiques, peuvent être réalisées pour détecter des signes de dysfonctionnement hépatique ; 4. Biopsie : si les examens d’imagerie n’ont pas pu objectiver une maladie malgré des signes cliniques et biologiques, une biopsie hépatique peut être effectuée. Cela implique le prélèvement d'un petit échantillon de tissu du foie pour, par la suite, procéder à une analyse plus approfondie afin de confirmer la présence de cellules cancéreuses ou en écarter le risque.
Comment est-il traité ?
Le traitement du cancer du foie dépend du stade de la maladie et de l’état de santé général du patient. Plusieurs options thérapeutiques peuvent ainsi être envisagées :
- La chirurgie : si le cancer est diagnostiqué à un stade précoce et que le patient est en bonne santé, une résection chirurgicale peut être réalisée pour enlever la partie du foie affectée par la tumeur ;
- La transplantation hépatique : pour les cas plus avancés ou lorsque la tumeur est trop grande pour être retirée chirurgicalement, une transplantation du foie peut être envisagée, remplaçant le foie malade par un foie sain provenant d'un donneur ;
- La radiofréquence et ablation par micro-ondes : ces techniques utilisent des ondes pour détruire les cellules cancéreuses. Elles sont souvent utilisées pour les tumeurs plus petites ;
- La chimiothérapie et thérapies ciblées : des médicaments anticancéreux peuvent être administrés par voie intraveineuse pour détruire les cellules cancéreuses ou inhiber leur croissance. Des thérapies ciblées peuvent également être utilisées pour cibler des anomalies spécifiques dans les cellules cancéreuses ;
- L’embolisation : cette technique consiste à bloquer les artères nourrissant la tumeur pour l'empêcher de se développer ou pour réduire sa taille ;
- Les soins de soutien et palliatifs : dans les cas avancés où le cancer serait difficile à traiter, des soins de soutien visant à soulager les symptômes et à améliorer la qualité de vie du patient peuvent être proposés.
Le choix du traitement dépend de nombreux facteurs, y compris le stade du cancer, la santé globale du patient et sa capacité à tolérer certains traitements. Une approche multidisciplinaire impliquant des oncologues, des chirurgiens, des radiologues et d'autres spécialistes est souvent nécessaire pour élaborer un plan de traitement optimal pour chaque patient atteint de cancer du foie. Dans tous les cas, l’arrêt des facteurs favorisants comme l’alcool est indispensable.
Quand consulter ?
Dès l’apparition des premiers symptômes suspects, tels que des douleurs abdominales persistantes, une perte de poids inexpliquée, une jaunisse, un gonflement abdominal ou une fatigue constante, n’attendez pas pour consulter un professionnel de santé afin de réaliser des analyses complémentaires et d’obtenir un diagnostic précis. Un diagnostic précoce peut améliorer les options de traitement et les perspectives de guérison dans le cas d’un cancer du foie.
Si vous avez des antécédents d'hépatite virale, de cirrhose ou d'autres facteurs de risque connus, des examens réguliers et des suivis médicaux sont recommandés. Afin de minimiser les risques potentiels pour votre santé, il est indispensable de suivre les recommandations de dépistage émises par votre médecin traitant pour détecter toute anomalie hépatique le plus tôt possible. Si vous avez la moindre question concernant votre santé, nos médecins généralistes sont à votre écoute en téléconsultation.