Est-il normal de ressentir une boule dans le sein ?
Il est possible que vous découvriez une boule ou une masse en vous regardant dans la glace ou au cours d’un auto-examen des seins. L’apparition de boules ou petites masses dans les seins est assez fréquente et la plupart du temps soumise aux variations hormonales. C’est pourquoi, elle est plus fréquente au moment de la puberté puis variable au cours du cycle hormonal de la femmes de 35 à 50 ans. Ces grosseurs sont bénignes dans la plupart des cas. En revanche, l’apparition de grosseurs après la ménopause est plus préoccupante, car les femmes ne subissent plus de changements hormonaux majeurs, et il faut donc en rechercher la cause.
Parmis les grosseurs courantes qui ne doivent pas vous inquiéter, on retrouve les fibroadénomes, touchant plutôt les jeunes femmes entre la fin de l'adolescence et le début de la vingtaine. Plus tard, ces nodules correspondent plus souvent à des kystes dont la taille varie au cours du cycle menstruel, ils sont également bénins et ne nécessitent aucun traitement.
Quand faut-il s'inquiéter d’une boule dans le sein ?
Lorsque ces boules ou grosseurs apparaissent après la ménopause ou qu’elles sont accompagnées d’autres anomalies comme une variation de l'aspect ou de la couleur de la peau, un écoulement mammaire, etc., elles peuvent être suspectes et il est important de les faire examiner. De manière générale, il est préférable de consulter un médecin si vous remarquez tout changement au niveau de vos seins, ne serait-ce que pour vous rassurer.
Les antécédents familiaux de tumeurs mammaires sont-ils inquiétants ?
On estime qu’environ 5 % des cancers du sein seraient liés à une prédisposition génétique. Cela ne veut pas dire que toute boule apparaissant chez une femme ayant des antécédents familiaux de cancer du sein est un cancer, mais il est dans ce cas important de consulter un médecin pour s’en assurer.
Quelles sont les principales causes des grosseurs du sein ?
La découverte d'une zone d'épaississement du tissu mammaire ou d'une grosseur dans le sein peut faire penser immédiatement au pire, mais la plupart des masses du sein ne sont pas synonymes de cancer. Cependant, seul l’examen des tissus réalisé après une biopsie permet de vérifier que la tumeur n’est pas dangereuse. Si vous palpez un nodule, il est donc recommandé de consulter votre médecin, mais également de ne pas vous affoler en sachant que la plupart du temps ces masses ont d’autres origines. Voici sept causes possibles d'une grosseur dans les seins.
Votre cycle menstruel
Tout comme le reste de votre corps, vos seins réagissent aux fluctuations hormonales pendant votre cycle menstruel. Par exemple, de nombreuses femmes remarquent que leurs seins sont naturellement plus gros, plus sensibles et même denses environ une semaine avant leurs règles. Ce phénomène est tout à fait normal et ne doit pas vous inquiéter.
Fibroadénomes
Les fibroadénomes sont des tumeurs bénignes. C’est l'affection mammaire bénigne la plus courante chez les femmes de moins de 25 ans. Une femme peut présenter un seul ou plusieurs fibroadénomes qui peuvent affecter un ou les deux seins. Ces fibroadénomes sont constitués de tissu fibreux et glandulaire, sont fermes et caoutchouteux au toucher, indolores et se déplacent facilement sous la peau. Le fibroadénome n'est pas affecté par les variations hormonales liées aux menstruations mais peut grossir lorsqu'une femme est enceinte ou qu'elle allaite. Afin de confirmer le diagnostic, un médecin peut vous prescrire une échographie ou une mammographie. À la suite de ces examens, le professionnel de santé consulté peut décider de laisser les fibroadénomes en place ou de les enlever chirurgicalement si les résultats de la biopsie ne sont pas clairs ou si la tumeur grossit.
Changements fibrokystiques du sein
Les changements fibrokystiques du sein, aussi appelés mastose sclérokystique ou fibrose kystique du sein, sont des affections bénignes courantes. Elles se manifestent chez 50 à 80 % des femmes. Ces fibroses sont plus fréquentes chez les femmes en âge de procréer, généralement dans la trentaine ou la quarantaine, mais peuvent affecter les femmes de tout âge. Vous pouvez les reconnaître lors d’une auto-palpation mammaire : elles créent des masses bosselées dans la partie supérieure externe du sein. Les fibroses peuvent parfois s’accompagner de douleurs, d’une sensibilité accrue ou d’une sensation de lourdeur dans le sein, ou encore d’un écoulement du mamelon. La taille et la sensibilité des masses peuvent varier au fil du cycle menstruel, et les symptômes sont souvent plus importants avant ou pendant les menstruations. Le traitement varie en fonction de la gêne que les fibroses engendrent : on peut vous conseiller de porter un soutien-gorge à meilleur maintien, vous prescrire de simples médicaments pour apaiser la douleur, ou encore une contraception orale pour réguler vos changements hormonaux. Une chirurgie peut éventuellement être envisagée pour retirer une grosseur mammaire trop importante.
Papillomes intracanalaires
Les papillomes intracanalaires sont des tumeurs bénignes et donc non cancéreuses. Ils sont plus fréquents chez les femmes âgées de 35 à 55 ans, et peuvent également être observé chez l’homme. Ils ressemblent un peu à des verrues et se développent dans les canaux lactifères des seins. Vous pouvez sentir leur présence lors d’un auto-examen : ils prennent la forme d’une petite bosse derrière ou à côté du mamelon. Les papillomes peuvent provoquer un écoulement clair ou sanglant du mamelon, ainsi que des douleurs dans certains cas rares. Avoir un papillome n'augmente généralement pas le risque de cancer du sein, mais ce dernier peut augmenter si vous en avez plusieurs, si vous les développez à un âge précoce, si le papillome contient des cellules anormales ou encore si vous avez des antécédents familiaux de cancer. On peut les enlever lors d’une intervention chirurgicale, et le risque de récidive est peu élevé.
Tumeurs phyllodes
Ces tumeurs se développent en forme de feuille, d‘où leur nom de “phyllode” signifiant "feuille" en grec. Elles s’apparentent aux fibroadénomes mais ont tendance à se produire chez les femmes de plus de 40 ans. La plupart de ces tumeurs sont bénignes et n'augmentent pas le risque de cancer du sein ; cependant, elles doivent être entièrement retirées si elles se développent de façon incontrôlable, mais cela reste assez rare : les tumeurs phyllodes malignes ne représentent qu’1% de toutes les tumeurs mammaires. Après examen, ces tumeurs peuvent être retirées lors d’une chirurgie, ainsi qu’une partie du tissu entourant la tumeur afin de réduire les risques de récidive. Si la tumeur est cancéreuse, le traitement nécessite une tumorectomie, c’est-à-dire une ablation de la tumeur, ou une mastectomie dans les cas les plus graves, qui consiste à retirer la totalité du sein.
Cytostéatonécrose
Également appelée nécrose graisseuse ou adipeuse du sein, la cytostéatonécrose est la conséquence d’un traumatisme et donc d’une cicatrice dans le sein. Elle peut apparaître à la suite d’un coup, d’une chirurgie ou de radiations au niveau du sein. Sous l'effet d’un problème de vascularisation des tissus, une nécrose entraîne la formation d’un kyste ou d’une tuméfaction dure dans la région de la cicatrice. Ces entités peuvent être confondues avec un cancer du sein. Cependant ne paniquez pas car la cytostéatonécrose est bénigne, disparaît en général d’elle-même et ne nécessite pas de traitement. Si vous pensez présenter ce type de lésion, n’hésitez pas à consulter un médecin : il pourra vous prescrire des examens complémentaires comme une échographie, une mammographie ou une biopsie, et peut avoir recours à la chirurgie pour l’enlever si la biopsie n’a pas permis de confirmer le diagnostic, ou encore si le kyste commence à s’étendre ou devient douloureux.
Cancer du sein
Enfin, une boule ou masse dans le sein peut être le principal symptôme du cancer du sein. Il existe différents types de cancers mammaires qui n’évoluent pas de la même manière. Les cellules cancéreuses peuvent rester dans le sein mais peuvent aussi se propager vers d’autres organes. C’est pourquoi il est important d’être vigilant face à tout changement. La plupart du temps, un cancer du sein peut mettre des mois, voire des années à se propager. Mais savoir de quoi il s’agit, apprendre à connaître son corps et ses éventuels changements permet une détection précoce du cancer du sein et une meilleure prise en charge médicale. Le carcinome canalaire infiltrant (CCI) est le type de cancer du sein le plus courant chez les femmes : il représente 70 à 80% des cancers du sein diagnostiqués. Afin de bénéficier du traitement optimal et d’augmenter les chances de réussite face à la maladie, il est important de consulter un médecin rapidement.
Que devez-vous faire si vous détectez une grosseur dans le sein ?
Par mesure de précaution, toute grosseur dans les seins doit être examinée par un médecin généraliste ou un gynécologue. Si la grosseur est là depuis longtemps et a tendance à changer de taille avec le temps, les médecins recommandent d'observer le comportement de la tumeur pendant un cycle menstruel complet pour voir son évolution au cours de ce cycle. Si elle persiste plus de 6 semaines ou vous semble très ferme lors d’un auto-examen, alors il faut l'évaluer. Par mesure de précaution, toute boule qui se développe dans le sein chez les femmes ménopausées doit être examinée par un médecin, que ce soit votre médecin traitant, un gynécologue-obstétricien ou un spécialiste des maladies du sein.
Comment diagnostiquer la cause d’une boule au sein ?
Le diagnostic passe d’abord par un examen clinique des seins : lors d’une consultation physique, le médecin va observer leur forme, leur symétrie et leur couleur, ainsi que la présence ou non d'une inflammation. Puis il va palper les deux seins l'un après l'autre. Cet examen des seins est minutieux, mais il ne dure que quelques minutes. Chaque sein est palpé avec le plat de la main afin de détecter toute masse suspecte, puis le médecin palpe aussi les mamelons et les aisselles. Suite à cet examen et si le médecin l’estime nécessaire, il pourra vous prescrire une échographie et/ou une mammographie de contrôle. Sachez qu’en France, dans le cadre du dépistage organisé du cancer du sein, les femmes de 50 à 74 ans sont invitées à faire une mammographie tous les 2 ans (ou plus dans certaines situations, notamment selon certains antécédents familiaux). Le dépistage est organisé par l’Assurance Maladie et est totalement gratuit. Suite à ces examens, si un cancer du sein est suspecté, on pratiquera une biopsie pour examiner les cellules prélevées dans votre sein et déterminer si elles sont cancéreuses. Si le diagnostic de cancer du sein est confirmé, des examens seront nécessaires pour confirmer le stade et la classification du cancer, ainsi que la meilleure méthode de traitement.
Comment traite-t-on une boule dans le sein ?
En effet, le traitement d'une grosseur mammaire dépend de la cause de celle-ci. S'il s'agit d'un simple kyste, il est possible de le surveiller en effectuant des échographies ou des examens physiques régulièrement, sans qu’il soit obligatoire de le retirer s’il est indolore. Si votre médecin l’estime plus prudent, il est possible de l’aspirer.
Les fibroadénomes peuvent également être surveillés sans opération nécessaire s’ils sont de taille raisonnable. Le médecin peut toutefois recommander une intervention chirurgicale si leur taille est supérieure à 3 centimètres de diamètre ou si cela provoque des douleurs. Les fibroadénomes sont généralement retirés en effectuant de petites incisions placées à des endroits discrets afin de ne pas trop impacter l’aspect visuel des seins.
Les autres grosseurs suspectes feront l'objet d’un examen plus poussé, comme une biopsie, une échographie ou une mammographie pour déterminer la nature de la tumeur et ainsi décider du meilleur traitement à suivre.
Qui consulter en cas de boule au sein ?
Si vous constatez la présence d’une grosseur lors d’un auto-examen ou remarquez d'autres signes qui vous inquiètent, consultez votre médecin traitant ou votre gynécologue. Si ces derniers ne sont pas disponibles, faites appel à un médecin sur Livi. Il pourra vous écouter, vous conseiller sur la façon de pratiquer un auto-examen mammaire, ou encore vous procurer une ordonnance pour des examens complémentaires si nécessaire.