Quel est l’effet de l’alcool sur votre organisme et que se passe-t-il quand vous arrêtez d’en consommer ?
Nous savons tous que l’alcool a de nombreux effets sur l’organisme. Mais que se passe-t-il vraiment quand on arrête d’en consommer ?
Ce n’est pas un secret : l’abus d’alcool nuit à la santé. Outre la gueule de bois du lendemain matin, l’alcool peut affecter tant la santé physique que la santé mentale.
À long terme, boire trop d’alcool peut augmenter le risque de cancer, de démence, de maladie cardiaque et d’accident vasculaire cérébral. Il est également prouvé que l’alcool peut altérer la mémoire et réduire la fertilité.
La bonne nouvelle, c’est que certains effets néfastes de l’alcool sont entièrement réversibles et que la réduction ou l’arrêt de votre consommation d’alcool a des bienfaits évidents pour votre santé. Ces derniers sont bien souvent visibles en l’espace d’une seule semaine. Si vous craignez pour votre santé, le moment est idéal pour une prise de conscience et pour revoir votre consommation d’alcool.
Comment savoir si ma consommation d’alcool nuit à ma santé ?
Il n’est pas toujours simple de se rendre compte que notre consommation d’alcool est excessive. Passée la sensation de gueule de bois, il est difficile de savoir ce qui se passe à l’intérieur de notre organisme avant que cela ne pose véritablement un problème. Sachez que si vous consommez régulièrement plus de 14 unités d’alcool par semaine (1 unité d’alcool est égale à 10 grammes d’alcool, soit un verre), des effets négatifs apparaîtront avec le temps.
Heureusement, il existe de nombreuses façons de réduire sa consommation d’alcool. Vous pouvez par exemple vous fixer dans la semaine des jours sans alcool, ou encore réduire la taille de votre verre afin de respecter les recommandations des professionnels de santé.
Combien de temps l’alcool reste-t-il dans mon organisme ?
Quand vous consommez de l’alcool, ce dernier se diffuse rapidement dans votre circulation sanguine pour irriguer toutes les parties de votre corps, notamment votre cerveau, votre foie, vos reins et vos poumons.
L’alcool restera plus ou moins longtemps dans l’organisme selon votre sexe, votre taille, votre âge, la fréquence de votre consommation et selon que vous ayez mangé ou non.
L'alcool présent dans votre organisme est décomposé par le foie, qui le métabolise grâce à une enzyme particulière. Il faut compter environ 1 heure pour qu’une seule unité d’alcool quitte votre organisme. Par conséquent, si vous avez consommé 8 verres de bière ordinaire (soit 2 unités d’alcool chacun) et que vous avez arrêté de boire à minuit, l’alcool restera dans votre organisme jusqu’à environ 16 heures le lendemain.
Que se passe-t-il si j'arrête toute consommation d'alcool ?
Si vous réduisez ou arrêtez totalement votre consommation d’alcool, vous constaterez de nombreux bienfaits à court et long terme.
Après 1 semaine :
Votre sommeil s’améliore.
Une idée fausse circule selon laquelle l’alcool améliore le sommeil. En effet, l’alcool peut vous aider à vous endormir, mais votre sommeil paradoxal, essentiel pour rester en bonne santé, sera moins réparateur.
Après 1 semaine sans alcool, votre cycle de sommeil paradoxal reviendra à la normale. Vous vous sentirez plus reposé et remarquerez une amélioration de votre humeur et de votre fonction cognitive. Il se peut même que vos rêves soient plus importants, ou que vous recommenciez tout simplement à rêver.
Votre peau peut paraître en meilleure santé.
Quand l’organisme métabolise l’alcool, il libère un sous-produit appelé acétaldéhyde qui est ensuite décomposé en un produit moins toxique pour être éliminé de l’organisme. En effet, l’acétaldéhyde est toxique pour les tissus. Il provoque une déshydratation et augmente le risque d’altération des tissus cutanés avec l'éclatement de petits vaisseaux sanguins.
En réduisant votre consommation d’alcool, vous remarquerez que l’état de votre peau s’améliore, notamment si vous souffrez de rougeurs comme celles provoquées par la couperose. Selon une étude, une consommation accrue d’alcool est associée à un risque de couperose plus élevé chez la femme.
Après 1 mois :
Il vous semblera plus facile de maintenir un poids sain.
L’alcool est riche en calories, mais n’apporte aucun nutriment. Un seul verre de vin standard équivaut à 133 calories, tandis qu’un verre de bière en compte jusqu’à 239. Ces calories « vides » sont converties en réserves de graisse qui viendront se fixer au niveau de votre taille.
Après 1 mois de réduction de votre consommation, votre organisme commencera à perdre l’excédent de graisses que vous avez acquis.
Les dommages sur votre foie seront inversés.
Les effets de l’alcool peuvent entraîner une maladie du foie gras, appelée stéatose hépatique. Une des principales fonctions du foie est d’éliminer les toxines de l’organisme, mais il joue également de nombreux autres rôles utiles au bon fonctionnement de notre corps. Le foie doit travailler plus intensément pour décomposer l’alcool. Le fait d’avoir un foie gras peut réduire sa capacité à accomplir des fonctions vitales, et peut donc engendrer une grande fatigue.
Après seulement 2 semaines d’abstention, votre foie commence à se régénérer et dans les 4 à 8 semaines suivant l’arrêt de votre consommation, votre foie peut être complètement rétabli. Cela dépendra simplement de votre consommation d’alcool et de l’état de votre foie au départ.
Votre santé mentale peut s’améliorer.
Alors que dans un premier temps, l’alcool peut augmenter votre confiance en vous et réduire vos angoisses, sur le long terme, il peut vous rendre plus vulnérable à divers troubles de la santé mentale, comme la dépression et l’anxiété, ou les aggraver si vous en souffrez déjà. L’alcool peut perturber l’équilibre chimique de votre cerveau, affecter vos pensées, vos sentiments et votre comportement.
Après 4 semaines, votre humeur commencera à s’améliorer et vous remarquerez que vous êtes plus résilient au quotidien.
Après 1 an :
Votre tension artérielle diminue.
Une consommation excessive et régulière d’alcool peut augmenter votre tension artérielle. L’hypertension artérielle accroît le risque de maladies cardiovasculaires, car elle exerce une pression sur le muscle cardiaque. Selon une étude, même une consommation d’alcool légère à modérée augmenterait la pression artérielle et ainsi le risque d’accident vasculaire cérébral (AVC).
Après une année d’abstention, la tension artérielle diminue, tout comme le risque d’accident vasculaire cérébral ou de crise cardiaque.
Votre mémoire s’améliore.
L’alcool peut affecter le bon fonctionnement de votre hippocampe, partie du cerveau qui stocke les informations et constitue la mémoire. Une consommation excessive d’alcool peut également causer d’autres lésions cérébrales et augmenter le risque de démence.
La recherche laisse toutefois entendre que lorsque vous arrêtez l’alcool, certaines des lésions cérébrales causées par une consommation de longue date peuvent s’inverser.
Comment réduire sa consommation d’alcool ?
Renoncer à l’alcool peut s’avérer difficile, mais les bénéfices en valent la peine. Voici quelques conseils pour vous aider dans cette démarche :
- Restez hydraté(e) en alternant alcool et eau ou boisson gazeuse ;
- Veillez à ne pas boire d’alcool plusieurs jours dans la semaine ;
- Faites savoir à votre famille et à vos amis que vous souhaitez diminuer votre consommation pour qu’ils vous encouragent et vous soutiennent ;
- Optez pour une boisson moins forte (volume en %) et optez pour un verre de vin plus petit qu’à l’accoutumée ;
- Définissez-vous un budget maximal à consacrer à votre consommation d’alcool.
Quand faut-il en parler à un médecin ?
Si vous avez du mal à réduire votre consommation d’alcool, n’hésitez pas à en parler à votre médecin traitant. Vous pouvez également prendre rendez-vous si :
- Votre relation à l’alcool vous inquiète ;
- Votre consommation d’alcool provoque des disputes avec votre famille, vos amis ou vos collègues ;
- Vous ne pouvez pas dire non à l’alcool ;
- Vous devez boire davantage pour les mêmes effets ;
- Vous avez du mal à vous endormir.