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Alimentation de l’enfant : contradictions et idées reçues ?

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Alimentation de l’enfant : contradictions et idées reçues ?

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Entre les conseils des grands-mères, les avis des amis, et les différentes recommandations des professionnels de santé, il est parfois difficile pour les parents de s'y retrouver. Et pour cause : l'alimentation des bébés et des enfants en bas âge est un sujet qui suscite de nombreuses discussions et controverses. Nos médecins généralistes et pédiatres font le point sur les mythes les plus ancrés et vous conseillent pour que vous puissiez offrir une nutrition saine et équilibrée à vos enfants.

Les nouveaux-nés doivent être absolument nourris toutes les deux heures

Vous avez maintes et maintes fois entendu qu’il fallait nourrir son nouveau-né toutes les deux heures, quitte à le réveiller ? Et pour cause, ce mythe est largement répandu, bien qu’il ne soit pas toujours justifié. En réalité, les besoins de chaque enfant sont uniques, et certains d'entre eux sont capables de réguler leur propre horaire de repas dès leurs premiers moments de vie.

Au cours de leurs premières semaines, l’appétit des nouveau-nés augmente subitement, c’est la période des pics de croissance. Durant cette phase courte mais intense de son développement, le bébé connaît une augmentation rapide de sa taille. Cependant, une fois que le bébé prend du poids de manière satisfaisante et que ses parents ont reçu l'accord de leur pédiatre, il n'est généralement pas nécessaire de le réveiller pour le nourrir. Il est important de suivre les signaux de faim du bébé et de privilégier un rythme de sommeil naturel pour favoriser un développement sain. Conclusion : faites confiance à votre bon sens. Si votre bébé a faim, il se réveillera et vous le fera savoir. S’il dort, c’est tout simplement qu’il en a besoin.

Il n’y a pas de nécessité d’allaiter son bébé au-delà de l’âge de 6 mois

L'allaitement prolongé offre de nombreux avantages nutritionnels, immunologiques et émotionnels pour le bébé. Le lait maternel continue de fournir des nutriments essentiels, des anticorps et des enzymes qui renforcent le système immunitaire de l'enfant et favorisent sa croissance. De plus, l'allaitement contribue au bien-être de la jeune maman et de son enfant, il permet le maintien d’un lien affectif fort entre les deux.

Il est déconseillé de changer de marque de lait infantile

Le mythe selon lequel il est déconseillé de changer de marque de lait infantile repose sur la crainte que ces changements puissent perturber la digestion ou la routine du bébé. En réalité, la plupart des formules infantiles sont conçues pour être aussi proches que possible du lait maternel et contiennent des nutriments essentiels similaires. La donnée la plus importante à prendre en compte est de respecter un choix de lait adapté à l’âge et aux intolérances éventuelles de l’enfant.

Si votre enfant souffre de troubles digestifs ou présente des risques d’allergies, changer de lait infantile sur une période plus ou moins longue peut être au contraire recommandé en fonction de son état physiologique. Cette transition doit cependant toujours se faire progressivement pour permettre à l'enfant de s'adapter. Un changement de marque ou de formule doit ainsi se faire graduellement, en alternant les différents lair, et en étant vigilants à la tolérance globale de son bébé : ses selles, sa peau, ses pleurs, son sommeil. N’hésitez pas à consulter votre pédiatre avant de changer de lait en poudre afin de vous assurer que le nouveau lait répond bien aux besoins nutritionnels et de santé de votre bébé.

Il ne faut pas commencer la diversification alimentaire avant 6 mois

La diversification alimentaire correspond à l’introduction d’aliments autres que du lait (maternel ou en poudre). Si auparavant, elle était déconseillée avant l’âge de 6 mois, de nombreuses études montrent qu’il est possible de s’y essayer en fonction de l’intérêt des nouveaux nés, à partir de 4 mois révolus. Entre 4 et 6 mois, c’est le bon moment pour faire découvrir d’autres goûts à son enfant, de manière progressive, en fonction de son intérêt et de ses réactions. En résumé, avant 4 mois, le lait seul est indispensable, et après 6 mois, le lait ne suffit plus mais peut bien sûr être prolongé à volonté, et ce autant longtemps qu’on le souhaite.

Comment savoir si votre enfant est prêt à découvrir d’autres aliments ? Vous pouvez observer votre bébé et voir si par exemple, sa coordination main-bouche s’affirme, s’il arrive à se maintenir assis lorsqu’il est soutenu dans le dos, ou encore s’il développe de l'intérêt pour les aliments des adultes. Votre bébé n'a pas forcément besoin d'avoir des dents, il mastique avec ses gencives ce qui est suffisant pour les textures crémeuses ou en purée. Il ne faut donc pas introduire des aliments solides avant 6 mois. Vous pouvez vous faire accompagner par votre pédiatre pour vous assurer que votre bébé reçoive une alimentation équilibrée et adaptée à son bon développement.

Pour éviter les allergies, il ne faut pas introduire certains aliments avant 1 an

Le mythe selon lequel il faut éviter d'introduire certains aliments avant l'âge d'un an pour prévenir les allergies alimentaires est aujourd’hui réfuté par le corps médical.

Les recherches récentes montrent que l'introduction précoce (dès l’âge de 4 mois) de certains aliments potentiellement allergènes comme les arachides, les œufs, le poisson et même le gluten, peut au contraire réduire le risque de développer des allergies ou intolérances futures.

Exposer progressivement les bébés à une variété d'aliments sous la supervision d'un pédiatre peut aider à construire une tolérance. Il est cependant très important de faire preuve d’une grande vigilance face aux potentielles réactions et d'introduire ces aliments de manière sécuritaire, en favorisant le bio et le “fait-maison”, et souvent en commençant par de petites quantités et en testant l’aliment sur la peau de l’enfant avant de lui donner à manger pour éviter toute réaction allergique trop violente.

Il faut boire du lait pour être en bonne santé

Cette idée reçue est sans aucun doute l’une des plus répandues et pourtant :si le lait est effectivement une source précieuse de calcium et de vitamine D au premier âge de la vie et soutient la croissance du squelette, il n’est pas utile d’en boire régulièrement passé l’âge de 4 ans. Le lait contient en effet du sucre, le lactose, et des graisses saturées, et peut provoquer des intolérances si on ne le digère pas.

Les nutriments contenus dans les produits laitiers peuvent être obtenus à partir d'autres aliments comme les légumes à feuilles vertes, les noix, les graines ou les poissons gras. Une alimentation équilibrée et variée peut parfaitement répondre aux besoins nutritionnels sans nécessiter une consommation quotidienne de lait.

Les protéines ça fait grandir, il faut donc en donner beaucoup à son enfant

Bien que les protéines soient essentielles pour la croissance et le développement, en consommer excessivement n'est ni nécessaire ni bénéfique.

Une alimentation équilibrée comprend des protéines en quantité raisonnable accompagnée d’un apport en glucides, en lipides, en vitamines et en minéraux. Les besoins en protéines des enfants peuvent être facilement satisfaits avec une alimentation variée comprenant des sources animales et végétales telles que la viande, le poisson, les œufs, les produits laitiers, les légumineuses, et les céréales complètes. Il est aussi conseillé de ne pas ajouter de sel à l’alimentation initialement, de ne jamais forcer un enfant à manger un aliment qui le surprend ou qu’il rejette. Il est parfois nécessaire de représenter plusieurs fois un même aliment avant qu’il ne l’accepte.

Une surconsommation de protéines peut entraîner des problèmes de santé, comme une surcharge rénale. Il est donc important de privilégier une approche équilibrée plutôt que de se concentrer uniquement sur les protéines. À titre d’exemple, les besoins quotidiens d’un enfant de moins de 2 ans en protéine sont comblés avec maximum 15gr de protéine par jour !

Bonus : les femmes enceintes doivent manger pour deux

Les injonctions à l’alimentation commencent dès la grossesse. Inciter les femmes enceintes à manger pour deux est non seulement incorrect, mais peut être préjudiciable pour la santé de la future maman et de l'enfant à naître.

Contrairement aux idées reçues, les besoins caloriques supplémentaires pendant la grossesse sont relativement modestes. Au cours du premier trimestre, ils n'augmentent pas significativement. C'est seulement à partir du deuxième trimestre que les femmes enceintes ont besoin d'environ 300 à 350 calories supplémentaires par jour, et environ 450 calories supplémentaires au troisième trimestre.

Plutôt que de manger en plus grande quantité, il est préférable de se concentrer sur la qualité de l'alimentation en privilégiant les nutriments essentiels tels que les protéines, les vitamines, les minéraux et les fibres. Une alimentation équilibrée et riche en nutriments contribue au bon développement du fœtus et à la santé de la mère, sans encourager une prise de poids excessive qui pourrait entraîner des complications, comme par exemple un diabète gestationnel.

Quoique vous entendiez ou lisez au sujet de l’alimentation, vous seul connaissez les besoins de votre enfant ainsi que son rythme. Faites-vous confiance !

Vous vous posez des questions quant à l’alimentation de vos enfants ? N’hésitez pas à solliciter l’avis d’un professionnel de santé. Nos médecins généralistes et nos pédiatres, sont à votre écoute 7j/7 de 6h à minuit en téléconsultation sur Livi.

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