De Montréal à Salamanque en passant par Mayotte, l’Île de la Réunion, la Martinique ou encore la Guyane, c’est à Pau que le Dr Olivier Dupray a finalement posé ses valises. Médecin généraliste (et du sport) polyvalent aux multiples engagements, sa curiosité et sa vision altruiste de la médecine l’ont conduit à exercer dans diverses structures de soins. Depuis 2021, il travaille chez Livi au sein du pôle “santé sexuelle” et accompagne de nombreux patients en téléconsultation.
CeGIDD, ZRR, planning familial, urgences, centre pénitentiaire, dispensaires isolés… Plongez dans le quotidien de ce professionnel dédié à l’accès aux soins pour tous.
Olivier, qu'est-ce qui vous a décidé à travailler chez Livi ?
O.D : Lorsque j’ai commencé à travailler chez Livi, j’étais médecin généraliste remplaçant, avec un attrait particulier pour la médecine isolée et l’accès aux soins, qu’il s’agisse des ZRR et Zones Montagnes de France métropolitaine, mais également en dispensaires isolés des DOM-TOM. Mon expérience de médecine isolée m’avait déjà permis d’expérimenter certains outils de la télémédecine, comme la téléradiologie avec réalisation d’imagerie et analyse par des radiologues à distance, le téléphone bien sûr avec l’envoi de photos de pathologies ou d’ECG, mais aussi de nouvelles technologies comme des petites caméras fixées sur des lunettes pour avoir des avis de spécialistes lorsque l’on est à distance d’un hôpital. Ces différents remplacements m’ont aussi permis de tester de nombreuses activités médicales, telles que la médecine scolaire, hospitalière, pénitentiaire, évènementielle, communautaire ou encore sociale.
De plus en plus curieux et convaincu par l’accès au soin inconditionnel, j’ai vu dans Livi une opportunité de découvrir un autre type d’activité, celui de la médecine digitale, alors en plein essor dans cette période post-Covid.
Qu'est-ce que vous aimez dans votre pratique médicale au quotidien chez Livi ?
O.D : J’ai trouvé chez Livi l‘opportunité de pratiquer un autre type de médecine, complémentaire à celui en cabinet ou en établissement de soin. Cela m’a vraiment permis de développer l’interrogatoire dans ma pratique médicale. Mes interrogatoires durent maintenant presque 10 minutes à eux seuls. En téléconsultation, on perd la capacité clinique du toucher, de l’auscultation, du palper, de la percussion… Mais notre interrogatoire, notre audition, l’auto-examen guidé et notre vision se développent au fur et à mesure de notre pratique, et deviennent nos grandes richesses permettant à eux seuls de diagnostiquer, prévenir, sensibiliser, traiter, tout en redonnant une place de choix à l’anamnèse dans l’examen clinique.
Alors bien sûr, il est évident de comprendre que la téléconsultation ne peut pas répondre à toutes les questions médicales, et qu’il est nécessaire de savoir quand passer la main, quand orienter, quand alerter. Mais même si les motifs de consultations accessibles à la prise en charge à distance sont très nombreux, il existe aussi la possibilité d’initier une réponse à des besoins urgents. Je me souviens par exemple d’un appel de parents pour leur enfant qui faisait une laryngite aiguë striduleuse en début de nuit, j’ai pu appeler le SAMU de leur département pour leur demander une intervention, tout en gardant en visu l’enfant jusqu’à que ce que les secours arrivent, en prodiguant des conseils comme : aller dans la salle de bain, faire couler de l’eau chaude, et ne pas allonger leur enfant.
Avez-vous une anecdote à partager ?
O.D : Une des particularités de cet exercice, c’est de rencontrer des patients et patientes, plutôt jeunes, mais d’horizons totalement différent, vivant en France métropolitaine, dans les DOM-TOM, mais aussi à l’étranger. J’ai donc eu l’occasion d’avoir des problématiques très variées, de la demande farfelue d’un patient appelant de Côte d’Ivoire, ayant son grand père venu le visiter, mais bloqué à l’aéroport parce qu’il avait oublié de se faire vacciner contre la fièvre jaune. Il me demandait de lui faire un certificat de complaisance de contre-indication à ce vaccin pour qu’il le montre aux autorités et qu’il évite de reprendre l’avion en sens inverse (non fait bien entendu). Mais une de mes plus grandes expériences de télémédecine aura été l’aide à la gestion de l’épidémie de Mpox (auparavant appelée Variole du Singe). Cette épidémie aura été circonscrite assez rapidement grâce notamment au travail des associations communautaires, ayant réagi initialement beaucoup plus rapidement que les autorités sanitaires. Via Livi, j’ai pu prendre en charge de nombreux patients, qui se retrouvaient isolés à leur domicile, interdits d’en sortir même pour une consultation médicale, et restant souvent bien seuls avec leur douleur, et la peur de vivre à nouveau une épidémie stigmatisante et foudroyante similaire à celle du VIH/SIDA des années 80. Le temps que la prise en charge médicale soit établie, que les traitements soient codifiés et que les actions de santé publiques soient mises en place par les autorités sanitaires, ces personnes ont trouvé du soutien, de l’aide médicale et de la réassurance par le biais d’un service de téléconsultation.
Pourquoi restez-vous chez Livi aujourd'hui ?
O.D : Travailler chez Livi en complément de mon activité en présentiel m’apporte, jour après jour, un élargissement de mes compétences médicales, mon activité digitale étant au service de mon activité en présentiel et inversement. Je trouve également chez Livi un attrait particulier à responsabiliser les patients dans l’apprentissage de certaines techniques d’auto-examen ou lors de l’examen de leurs enfants. Pour être le plus efficaces possibles, ces examens cliniques guidés sont précédés d’un apprentissage des techniques de palpations, mais aussi du repérage de certains signes de gravité.
Mon exercice sur Livi s’inscrit dans une optique d’accès aux soins des patients vivant dans des déserts médicaux avec de longs délais d’attente pour voir leur médecin, et permettant de désengorger les CeGIDD ou centres de santé sexuelle, les urgences ou les consultations de soins non programmés. L’exercice de la télémédecine est très stimulant, car c’est un exercice difficile et périlleux parce qu’à risque d’être mal pratiqué. En proposant des formations par les pairs aux médecins très régulièrement, mais en proposant également un support médecin avec des canaux d’échange en temps quasi-réel, Livi a une place de choix dans le paysage de la télémédecine. Je vois aussi un futur indéniable de cet exercice de télémédecine qui est en perpétuelle évolution. Rappelons-nous qu’internet pour le grand public n’a pas même 30 ans, imaginons ce qu’il va se passer dans 10 ou 20 ans. Bien des outils vont venir nous aider dans l’approche clinique spécifique à la télémédecine, comme des stéthoscopes, otoscopes, dermatoscopes connectés…
J’ai hâte de voir tout ça arriver, et d’en être un acteur central.
Quels arguments mettriez-vous en avant pour convaincre d'autres confrères/consœurs à vous rejoindre ?
O.D : Encore une fois, l’idée de la téléconsultation n’est certainement pas de se substituer à la médecine en présentiel, mais il existe aussi une nécessité de s’adapter à une période post Covid qui a changé le monde.
Le monde du travail actuel permet ainsi de plus en plus de télétravailler. Ceci est vrai pour nos patients, qui peuvent y voir une amélioration de leur confort de vie, et par la même occasion faciliter le recours à un service médical, chez eux, rapidement. Mais désormais, ceci est également vrai pour les médecins. La pratique de la télémédecine doit être consciencieuse, et les médecins se doivent impérativement de s’y former constamment, d’en connaître les limites, mais également de participer à les redessiner toujours un peu plus chaque jour.
Si vous êtes animés par la curiosité d’une nouvelle pratique de la médecine, tout en étant accompagnés, formés, en voulant faire partie d’une communauté médicale transdisciplinaire alors venez faire l’expérience de la télémédecine chez Livi !
Merci au Dr Olivier Dupray pour son témoignage !
Vous êtes un professionnel de santé et vous souhaitez nous rejoindre ? N’hésitez pas à prendre contact avec nos équipes.