L’automédication et les risques liés à la prise de médicaments sans prescription médicale
L’automédication consiste à se soigner avec des médicaments accessibles en pharmacie, sans prescription médicale. Découvrez quels cas elle est déconseillée et pourquoi il est préférable de toujours demander conseil à son médecin.
Qu’est-ce que l’automédication ?
En France, l’automédication est décrite par le Conseil de l’Ordre des médecins comme « l’utilisation, hors prescription médicale, par des personnes pour elles-mêmes ou pour leurs proches et de leur propre initiative, de médicaments considérés comme tels et ayant reçu l’AMM*, avec la possibilité d’assistance et de conseils de la part des pharmaciens ».
Les patients peuvent avoir recours à l’automédication (également appelé « autosoin ») pour des affections bénignes telles qu’un mal de gorge, de la toux ou encore une allergie dans le but de soulager les symptômes en attendant une consultation médicale.
Néanmoins, même pour des petits maux a priori « courants », se soigner seul(e) peut présenter un danger en fonction de l’état de santé de l’individu et de son historique médicamenteux.
*AMM : Autorisation de mise sur le marché.
Dans quels cas l’automédication est-elle déconseillée ?
La prise de médicaments sans ordonnance ou avis médical représente un risque pour plusieurs catégories de patients :
Les patients atteints de maladies chroniques
Les patients polymédiqués (c’est à dire prenant déjà plusieurs médicaments en simultané)
Les femmes enceintes ou allaitantes
Les jeunes enfants et les nourrissons
Les seniors
Ces populations de patients qui sont plus fragiles doivent faire preuve d’une grande prudence pour éviter de se mettre en danger. La prise de médicaments est en effet loin d’être un geste anodin.
C’est pourquoi il leur est vivement conseillé de demander systématiquement l’avis d’un professionnel de santé (un médecin traitant ou un pharmacien) avant l’administration de tout médicament.
De nombreux médicaments sont contre-indiqués chez la femme enceinte car les substances qu’ils contiennent peuvent représenter un risque à la fois pour la mère et pour le foetus.
Cela concerne aussi les médicaments vendus sans ordonnance médicale qui peuvent paraître « sans danger » tels que le doliprane, les pastilles pour la gorge ou les sirops contre la toux. Pourtant, ils peuvent eux aussi générer des effets indésirables en fonction de l’état de santé du patient et de ses éventuels autres traitements en cours.
D’où l’importance de se reporter aux informations contenues dans la notice et de demander l’avis de son médecin traitant ou de son pharmacien avant toute médication.
Ces derniers seront en mesure de proposer le traitement le plus adapté : il peut s’agir d’un autre médicament, mais pas que ! Il existe également des remèdes naturels et des comportements hygiéniques simples qui permettent de soulager les symptômes en évitant une prise médicamenteuse à risque.
Sur Livi, vous pouvez consulter un médecin généraliste en cas de doute sur l’utilisation d’un médicament ou de compléments alimentaires. Le médecin pourra poser un diagnostic précis et vous délivrer un traitement adapté et efficace en fonction de vos symptômes et de votre état de santé.
Pourquoi l’automédication est-elle déconseillée en cas de maladie(s) chronique(s) ?
Si la prise de médicaments sans prescription médicale peut s’avérer être une pratique à risque pour tout type de patient, cela est d’autant plus vrai pour ceux atteints de maladies chroniques (diabète, cardiopathies, affections respiratoires chroniques…).
En effet, les molécules contenues dans les médicaments accessibles en libre service peuvent interagir avec le traitement régulier du patient à deux niveaux :
En provoquant ou en augmentant des effets indésirables
En diminuant ou en supprimant les effets d’un des traitements
Certains médicaments comme l’aspirine peuvent, par exemple, perturber la glycémie d’une personne atteinte de diabète (la faire augmenter ou la faire baisser). Même chose pour les anti-inflammatoires qui peuvent provoquer des crises chez les personnes atteintes d’asthme ou d’insuffisance cardiaque.
D’autres maladies chroniques et fréquentes comme l’hypertension artérielle, l’arthrose ou encore l’endométriose sont totalement incompatibles avec de nombreux médicaments, que ceux-ci soient vendus sur ordonnance ou non.
De manière générale, quel que soit le niveau de contrainte indiqué sur un médicament (associations déconseillées, contre-indication, précaution d’emploi…) il est préférable de demander un avis médical pour connaître les comprimés qui peuvent être pris sans risque en fonction de son état de santé.
De la même manière, le médecin traitant doit être informé des traitements réguliers de ses patients et de l’éventuel ajout de médicaments en cas d’automédication.
Comment limiter les risques liés à l’automédication ?
Dans un premier temps, il est indispensable de se référer à la notice présente dans toutes les boîtes de médicaments, que ceux-ci soient vendus en libre service ou avec une prescription médicale.
C’est elle qui précise le cadre à respecter pour la prise du médicament en question : les maladies concernées, le mode et la fréquence de prise ainsi que les doses maximales autorisées.
La notice permet également au patient de prendre connaissance des contre-indications et des effets indésirables éventuels. Pour autant, elle ne se substitue pas à l’avis médical. L’idéal consiste avant tout à faire valider son choix par un professionnel de santé (médecin ou pharmacien) avant d’acheter ou de prendre un traitement.
Si, après la prise d’un médicament, le patient ne constate pas d’amélioration de son état de santé ou, pire, s’il constate une aggravation de ses symptômes après plusieurs jours de prise, il doit alors contacter son médecin ou un pharmacien dans les plus brefs délais.
Doubler la dose d’un traitement peut avoir de graves conséquences et entraîner des effets toxiques pour le patient. C’est donc un comportement à bannir en toutes circonstances. Il est au contraire préférable de diminuer les doses recommandées en cas de non-amélioration.
Enfin, il est bien évidemment déconseillé d’utiliser un médicament qui aurait dépassé sa date de péremption. L’idéal étant de le rapporter à son pharmacien plutôt que le jeter dans une poubelle “classique”.
Si vous constatez une dégradation de votre état de santé, vous pouvez contacter un médecin généraliste sur Livi et obtenir un avis médical en quelques minutes. Les médecins présents sur l’application sont disponibles 7 jours sur 7, même en dehors des heures d’ouverture des cabinets.
Que faire en cas de doute sur l’utilisation d’un médicament ?
En cas de doute sur l’utilisation d’un médicament, sa date limite de péremption ou le risque d’interaction avec d’autres traitements, il est nécessaire d’en parler avec son médecin traitant.
Chaque patient est unique et un même symptôme peut avoir des causes et des interprétations différentes.
Il est donc préférable de demander l’avis d’un professionnel de santé même lorsqu’il s’agit d’un médicament déjà utilisé. Cela permet d’éviter une administration dangereuse : produit périmé, erreurs de dosage ou de durée du traitement, effets secondaires, etc.
Comme évoqué plus haut, ces précautions s’appliquent d’autant plus aux patients considérés comme particulièrement fragiles : femmes enceintes ou allaitantes, personnes âgées, patients atteints de maladies chroniques et jeunes enfants.
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Peut-on réutiliser des médicaments déjà prescrits sans consulter un médecin ?
Il est fréquent de garder dans son armoire à pharmacie des boîtes de médicaments précédemment prescrits par le médecin.
Pour autant, l’utilisation d’un traitement déjà prescrit - même si celui-ci a prouvé son efficacité auparavant - est déconseillée si elle n’est pas accompagnée d’un avis médical.
L’état de santé du patient tout comme ses symptômes peuvent sembler déjà connus et, pourtant, nécessiter un traitement plus adapté.
De la même manière, il est déconseillé d’administrer ces médicaments à ses enfants ou à ses proches, du fait du risque de mauvaise correspondance avec leur pathologie.
De plus, chacun peut réagir à un même traitement d’une manière complètement différente : allergies à une ou plusieurs molécules, effets indésirables, dosage inadapté, etc.
Il est important de s’assurer que le traitement est adapté au patient (à son âge, son poids et son état de santé général) et prendre garde aux risque d’interactions médicamenteuses.
« L'automédication est parfois utile mais peut aussi dissimuler un symptôme révélateur, retardant le bon diagnostic et la prise en charge, masquer un signe d'aggravation ou un effet indésirable d'un autre traitement » précise le Pr. François Chast, pharmacien hospitalier à l’Hôtel-Dieu de Paris.
Dans quels cas peut-on avoir recours à l’automédication ?
De manière générale, l’automédication doit s’accompagner a minima de l’avis de son médecin traitant ou d’un pharmacien, d’autant plus lorsque le patient est polymédiqué (c’est à dire qu’il prend déjà plusieurs médicaments).
Elle ne doit survenir qu’en cas d’affections courantes et sans risques : pour un mal de tête, de la toux, le nez qui coule, par exemple. Les douleurs doivent être faibles à modérées et les symptômes ne doivent pas gêner le patient dans son activité quotidienne.
Ce dernier doit s’assurer que les conditions de conservation du médicament ont bien été respectées et suivre les informations de la notice en matière de posologie, de contre-indications et de durée du traitement.
Quelle que soit la pathologie concernée, l’utilisation d’un médicament sans ordonnance doit toujours se faire sur une courte durée. Si les symptômes persistent ou s’aggravent, il faut consulter un médecin le plus rapidement possible.
Enfin, il faut redoubler de vigilance lorsqu’il s’agit de jeunes enfants pour qui le dosage et la durée du traitement diffèrent de ceux de l’adulte. L’idéal étant, encore une fois, de consulter l’avis d’un spécialiste avant toute administration médicamenteuse.
Que retenir des bonnes pratiques d’automédication ?
Quel que soit le contexte, la prise de médicaments est une pratique qui ne doit pas être prise à la légère, même lors qu’il s’agit d’affections bénignes.
Elle doit toujours s’accompagner des bons gestes et réflexes précédemment cités pour garantir la sécurité du patient. Ce dernier doit garder en tête que les médecins et les pharmaciens restent les interlocuteurs privilégiés d’une automédication responsable.
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Que faire des médicaments accumulés et périmés ?
Les médicaments achetés sans ordonnance peuvent rapidement s’entasser dans la pharmacie familiale et dépasser leur date limite de péremption.
Lorsque c’est le cas, il convient de les ramener en pharmacie (même s’il ne s’agit pas de celle dans laquelle les médicaments ont été achetés) où ils pourront être collectés et recyclés.
Cela est également valable pour les médicaments initialement prescrits dans le cadre d’un traitement terminé et dont le patient n’a plus besoin.
Les substances contenues dans les médicaments peuvent en effet présenter un danger à la fois sanitaire et environnemental.